vendredi 16 février 2018

pragmatisme


Je n’aime pas beaucoup le terme « pragmatisme ». Ce qui différencie l’être humain des animaux, c’est qu’il inscrit ses actions dans une certaine vision du monde. Le travail, les loisirs, les voyages, ne sont jamais pragmatiques, ils sont porteurs d’un imaginaire. La porte ainsi ouverte est- elle assez enfoncée ?

Est-il possible de prendre des mesures « pragmatiques » sur les migrations ? Bien sûr que non. Toutes les mesures prises sont d’abord politiques, accueil, ouverture, fermeture, mobilisation des bonnes volontés ou mobilisation des peurs égoïstes.

Tout ce qui se fait à Biarritz, ou ce qui ne se fait pas, n’est jamais « pragmatique ». Tout le monde a oublié les professions de foi des candidats et elles sont effectivement oubliables. Mais elles traînent peut-être dans une corbeille. Les listes de droite étaient vent debout contre la construction de logements sociaux, pour armer la police municipale contre l’insécurité de la Grande Plage. C’était la conception de Biarritz comme un ghetto de luxe. Surtout pas de mixité sociale. Cette conception a été battue. Aujourd’hui, dans la confusion qui s’est installée au sein de la majorité municipale, on distingue mal les visions d’ensemble. On parle beaucoup de pragmatisme, de démocratie locale, de concertation. Mais toutes ces pratiques sont d’abord politiques, c'est à dire au service d’une vision de la ville de Biarritz.

Les abertzale ont une vision claire de l’avenir. Le Pays Basque n’est pas à vendre. La population de la côté a perdu son âme. Il faut que les fortunes dilapidées servent à protéger les productions paysannes authentiques, à construire des écoles bascophones. Le soir, au coin du feu, les etarras aux cheveux blancs raconteront leurs exploits en basque à leurs petits-enfants qui prépareront ainsi l’oral des concours administratifs.

Les autres forces politiques qui ne veulent se fâcher avec personne reprennent les refrains patriotiques en mineur. Il faut financer la langue, rapprocher les héros des luttes indépendantistes, mais développer le tourisme qui est la première industrie de la ville. Ça bafouille et ça cafouille.

Pourtant nombre de Biarrots ont une vision ouverte de leur ville. Celle d’une ville touristique où les établissements de luxe tirent l’ensemble vers le haut. Une ville où les habitants pourront se loger pas trop loin des plages et de leur lieu de travail grâce au respect de la SRU. Une ville où des établissements dédiés accueilleront les accidentés de la vie, natifs ou étrangers. Une ville qui refuse les dérives intégristes de Mgr Aillet. Une ville où toute l’année, des activités diverses, des conférences, des festivals, des séminaires, maintiendront la vie culturelle de haut niveau. Une ville où ni la langue ni la culture ne seront pas des moyens d’exclusion, mais au contraire des ouvertures au monde.

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