dimanche 11 février 2018

ils sont corrects


4 oct 2011 Courrier international, (article publié par el pais)

            Les anciens etarras détenus qui ont pris leur distance avec l’ETA sont regroupés à la prison de Nanclares. Une partie d’entre eux ont demandé pardon à leurs victimes et ont souhaité les rencontrer. Condition sine qua non de la médiation : le criminel doit avoir pris conscience du tort qu’il a fait – dans le cas contraire, elle n’a pas de sens.

            Dans un colloque de l’université de Pau-Bayonne sur les commissions vérité réconciliation (janvier 2018), l’épouse d’un homme assassiné par l’ETA raconte qu’elle a rencontré l’assassin. Elle dit qu’il a demandé pardon, qu’il demande à l’ETA de se dissoudre. Autrement, la rencontre n’aurait pas pu avoir lieu.

Certains prisonniers ont refusé cette rencontre parce qu’ils craignaient des représailles contre leur famille. D’autres persistaient à justifier leur participation à des actions terroristes. Les victimes ne souhaitaient pas les rencontrer. Il en restait six. La rencontre est restée confidentielle.

Vincent Bru, Jean-René Etchegaray, Max Brisson, sont allés visiter des prisonniers qui n’ont pas demandé pardon à leurs victimes. Qui n’ont aucune conscience des souffrances qu’ils ont provoquées. Et s’ils en ont conscience, continuent de justifier leurs actions terroristes. Qui ne demandent pas la dissolution de leur organisation. En sortant, de la prison, ils ont dit que les prisonniers étaient « corrects ».

Si le préfet Erignac avait été abattu au Pays Basque français, Vincent Bru, Jean-René Etchegaray et Max Brisson aurait visité Colonna dans sa prison et à la sortie, aurait déclaré qu’il était « correct ».

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