samedi 31 décembre 2016

la boue


Un journaliste retraité à Biarritz, M. Viollier, déverse dans son site des informations glauques sur la vie municipale. Les micros traînent dans les poubelles, les élus sont cocus ou manipulateurs, le langage est ordurier, le maire veut casser un élu, le maire menace, il méprise. Bruits de chiotte et chasse d’eau.

Dans le genre, le style me rappelle Donald Trump, ses insultes sexistes, racistes, ses menaces.

Pourquoi ça te dérange ? Il dit des choses vraies ou pas ? Ça me dérange parce qu’il y a dans ces ricanantes dénonciations un abaissement de la vie politique.

Que les citoyens discutent des orientations prises par les gestionnaires de la ville, c’est une nécessité démocratique. Qui transforme la vie politique en théâtre de foire participe à la dévaluation de l’engagement citoyen.

Que M. Viollier se vautre régulièrement dans la boue est son droit. Qu’il trouve un public est mon inquiétude.

silence sur les crimes


Maurice Failevic, réalisateur de télévision, communiste. Je l’ai bien connu. Il a réalisé, avec un autre journaliste communiste, Marcel Trillat, un documentaire sur l’Histoire du communisme (2011). Comme ils étaient sympathiques, comme nous étions sympathiques, chaleureux, engagés, ouverts.
Un oubli, dans le film, un détail. Nous étions complices de l’un deux grands systèmes d’asservissement et d’extermination des peuples. Ni lui ni Trillat n’ont pu se résoudre à le dire   . Trop difficile. Mais se taire contribue à la survie des monstres.

jeudi 29 décembre 2016

eta: pas encore waterloo, juste la bérézina


Ce n’est pas encore Waterloo, juste la Bérézina.

 

Le collectif des prisonniers basques n’avait pas du tout apprécié la déclaration d’Aurore Martin qui a obtenu sa libération en condamnant la violence politique et en s’engageant à y renoncer. Aujourd’hui, le collectif considère que « le temps de la résistance » est terminé. Pendant quarante ans, le collectif expulsait de ses rangs qui demandait des mesures individuelles en échange du même engagement qu’Aurore Martin. Un petit groupe continue à réclamer une amnistie générale, toute autre position étant considérée comme une capitulation.

Ces discussions n’ont jamais cessé à l’intérieur de l’ETA depuis la mort de Franco. Elle témoigne d’une organisation divisée, incapable de battre en retraite en bon ordre.

Plus surprenant est le comportement des partis et des élus pourtant éloignés de l’ETA et qui continuent de s’aligner sur les dernières décisions de l’organisation terroriste. Elle demande l’amnistie, ils demandent l’amnistie, le rapprochement collectif des prisonniers, ils s’alignent, elle choisit son mode de désarmement, ils s’alignent. Aujourd’hui, vont-ils s’aligner sur ceux qui renoncent à la « résistance » ou sur les plus durs ?

Il faut poser la question à Max Brisson, Michel Veunac, Sylviane Alaux, Colette Capdevielle et Frédérique Espagnac… Ils étaient tous ensemble derrière la banderole pour libérer Aurore Martin. Aucun n’a envoyé un message de félicitation pour saluer sa libération, comme s’ils la regrettaient, comme les plus «durs » du collectif des prisonniers.

 

 

lundi 26 décembre 2016

une période lumineuse


Quand le chômage recule, le déficit se réduit, la sécu se porte mieux, les plus démunis accèdent à la santé, quand les responsables d’une politique qui a protégé le budget de la nation et la protection sociale sont soumis à un tir nourri de critiques au point où ils n’osent plus défendre leur bilan.

Quand le président renonce à se présenter parce qu’il est lâché de toutes parts. Quand les candidats de gauche aux élections présidentielles sont plus critiques de leur camp que de la droite revancharde.

Quand les plus lucides, Delanoë ou Le Foll, ont des doutes sur la capacité des candidats de gauche à gouverner. Quand les candidats de gauche ont déjà renoncé à la victoire et ne se battent plus que pour une médaille de bronze.

Quand au Pays Basque les élues de cette majorité se tournent vers le territoire car en période de difficulté, seul le territoire ne ment pas.

Quand des monstres grotesques comme Poutine, Boris Johnson, Trump, Beppe Grillo, remplacent Gorbatchov, Mario Renzi, Barak Obama, François Hollande.

Quand Zemmour, Onfray, Solal, sont pris pour des penseurs.

Quand tout s’écroule ainsi s’ouvre une période lumineuse où le salut ne va pas tomber d’un ciel vide, mais où tout dépend de chacun d’entre nous. Personne ne pense plus à notre place, personne n’agit plus à notre place. Nous voici redevenus citoyens comme rarement dans l’histoire d’une vie.

dimanche 25 décembre 2016

à mes amis qui ne comprennent pas


À mes amis qui ne comprennent pas.



Imaginez qu’en France, à la libération, en 1945, des mouvements de résistance refusent de rendre les armes aux autorités constituées  parce que la révolution était inachevée et qu’ils ne voyaient pas de différence fondamentale entre l’occupation nazie et l’occupation américaine. De 1945 jusqu’en 2011, ces mouvements auraient maintenu en France une terreur continue, assassinant des gendarmes, des députés, des conseillers municipaux. Environ vingt-cinq mille morts, sans compter les blessés et les dégâts matériels. Imaginez qu’en 2011, ces terroristes décident de cesser le feu, mais n’acceptent pas de se dissoudre. Puis au bout de cinq ans, qu’ils veulent bien rendre les armes, mais pas à la police, pas aux gendarmes, uniquement à des intermédiaires choisis par eux.

Vous avez du mal à imaginer ? On le comprend. Pourtant, c’est l’histoire du Pays Basque. L’ETA n’a pas voulu comprendre en 1975 que la mort de Franco transformait l’Espagne en pays démocratique et a continué sa campagne de guérilla qui s’est transformée en longue nuit de terreur. 850 morts pour deux millions d’habitants, sans compter les blessés et les dégâts matériels. En 2011, l’ETA décide de cesser le feu, mais n’accepte pas de se dissoudre. Au bout de cinq ans, elle accepte de rendre les armes, mais uniquement à des intermédiaires choisis par elle.

Que des mouvements terroristes en soins palliatifs recherchent une fin moins déshonorante, c’est normal. Qu’ils trouvent des alliés comme s’ils étaient des délinquants en recherche de réinsertion est plus surprenant.





À mes amis qui ne comprennent pas.



Imaginez qu’en France, à la libération, en 1945, des mouvements de résistance refusent de rendre les armes aux autorités constituées  parce que la révolution était inachevée et qu’ils ne voyaient pas de différence fondamentale entre l’occupation nazie et l’occupation américaine. De 1945 jusqu’en 2011, ces mouvements auraient maintenu en France une terreur continue, assassinant des gendarmes, des députés, des conseillers municipaux. Environ vingt-cinq mille morts, sans compter les blessés et les dégâts matériels. Imaginez qu’en 2011, ces terroristes décident de cesser le feu, mais n’acceptent pas de se dissoudre. Puis au bout de cinq ans, qu’ils veulent bien rendre les armes, mais pas à la police, pas aux gendarmes, uniquement à des intermédiaires choisis par eux.

Vous avez du mal à imaginer ? On le comprend. Pourtant, c’est l’histoire du Pays Basque. L’ETA n’a pas voulu comprendre en 1975 que la mort de Franco transformait l’Espagne en pays démocratique et a continué sa campagne de guérilla qui s’est transformée en longue nuit de terreur. 850 morts pour deux millions d’habitants, sans compter les blessés et les dégâts matériels. En 2011, l’ETA décide de cesser le feu, mais n’accepte pas de se dissoudre. Au bout de cinq ans, elle accepte de rendre les armes, mais uniquement à des intermédiaires choisis par elle.

Que des mouvements terroristes en soins palliatifs recherchent une fin moins déshonorante, c’est normal. Qu’ils trouvent des alliés comme s’ils étaient des délinquants en recherche de réinsertion est plus surprenant.




vendredi 23 décembre 2016

ETA et Iparretarrak


ETA et Iparretarrak

Iparretarrak (l’ETA du Nord) a cessé ses activités militaires en 2003. Il n’y a pas eu de contorsions, de mise en scène, d’interventions de la société civile. Les cagoules ont été ôtées, les armes enterrées, l’organisation terroriste s’est dissoute. Jamais il n’y eut d’accusation contre le gouvernement français, jamais Iparretarrak n’a dit « le gouvernement français nous empêche de désarmer ». Ils ont désarmé et dissous leur organisation sans demander la permission à personne. D’Iparretarrak il reste quelques morts oubliés, quelques prisonniers libérés qui font carrière dans la nostalgie, un documentaire qui leur donne la parole. Les abertzale leur rendent parfois visite comme on visite le Musée Grévin.

Ce qui fut possible pour Iparretarrak ne l’est pas semble-t-il pour ETA. Pourquoi ?

Premier élément de réflexion. Iparretarrak s’est constitué contre la volonté de l’ETA côté espagnol qui souhaitait conserver le Pays Basque français comme base arrière où l’on pouvait trouver le repos, des soins médicaux, des maisons hospitalières, sans être trop harcelée par les forces de l’ordre. Mais les patriotes basques du Nord grommelaient : pourquoi n’avons-nous pas le droit de faire joujou avec les armes et les explosifs ? Pourquoi ce sont toujours les mêmes qu’on emprisonne, qu’on célèbre, pourquoi ce sont les mêmes portraits de martyrs ou de prisonniers sur les murs ?  Ils voulaient leur part du panthéon. Quelques morts plus tard, quelques emprisonnements célébrés, ils semblent satisfaits. Mais ils n’ont jamais réussi à se placer au centre comme leurs co-terroristes du sud. Jamais ils ne réussirent à terrifier la société basque du Nord, les élus n’ont jamais eu besoin de gardes du corps, on pouvait discuter tranquillement, à haute voix, dans les cafés et les lieux publics, les chercheurs, les intellectuels, les hommes politiques pouvaient organiser des colloques sans crainte d’être harcelés ou éliminés. Au Pays Basque sud, dans les années sombres, on chuchotait, on surveillait son vocabulaire, on se donnait rendez-vous dans un jardin public.

Une société terrorisée n’a guère de tendresse à l’égard des terroriseurs. Jusqu’au cessez-le-feu de l’ETA espagnole, l’objectif central de la vie politique au Pays Basque était la fin de l’épouvante. Les assassinats étaient suivis de manifestation contre les etarras, pour la paix. Les principaux partis politiques condamnaient la terreur armée et applaudissaient les arrestations. Les victimes de l’ETA et leurs proches s’organisaient en associations de victimes du terrorisme (AVT). La société basque espagnole n’est pas disposée à aider l’ETA à sortir de son impasse au cours d’une grande cérémonie au drapeau. En ce mois de décembre 2016, l’AVT a reçu avec chaleur la juge Laurence Le Vert, qui vient de prendre sa retraite après avoir passé quarante ans de sa carrière professionnelle à pourchasser les terroristes basques. Les victimes l’ont chaleureusement félicitée pour son efficacité. On attendra encore longtemps une visite de Laurence Le Vert à Bayonne ou à Biarritz. Elle a pourtant contribué à nous protéger autant qu’elle a contribué à pacifier le Sud.

Les etarras d’Iparretarrak n’ont jamais réussi à terroriser la société basque française. Pas assez nombreux, pas assez déterminés, pas assez soutenus. Ils ont rarement tué et se sont contentés de faire sauter ici une agence immobilière, là un Macdo, avec des bouteilles à gaz. Pour la majorité des habitants et des touristes, la vie continuait. Moins de terreur, moins de haine. Les victoires du BO et quelques vitrines brisées occupaient les informations de la semaine.

Comme le ressentiment est moins fort, il est possible d’expérimenter au Pays Basque français des formes de reddition qui sont difficiles, voire impossible au Sud. On n’imagine pas au Sud des échanges de correspondance entre des militants de bonne volonté pour permettre à l’ETA de rendre les armes honorablement. On n’imagine pas que les responsables politiques du Parti populaire, du Parti socialiste manifestent côte à côte avec Otegi et les anciens etarras. Il n’y a pas d’association de victimes au Pays Basque français. C’est qu’il y a eu là-bas huit cents morts, des kidnappings, des tortures, des extorsions, des règlements de compte. Mais maintenant que les faiseurs de paix ont montré leur savoir-faire, aussitôt, dans le Sud, les soutiens de l’ETA ont sauté sur l’occasion et se sont réunis pour clamer : faisons la même chose au Pays Basque sud. Les événements de Louhossa sont une étape des efforts des terroristes pour se réinsérer sans payer le prix politique de leurs crimes.




mercredi 21 décembre 2016

il est né le divin pays


 

Il est né le divin pays.

 

Voici le Pays Basque rêvé. Les élus de tous les partis, républicains ou nationalistes, les associations, les syndicats, tout le monde est dans la rue, l’union sacrée, l’unanimité. Comment ne pas participer à la solidarité pour des faiseurs de paix ? Des militants de bonne volonté ? Le mouvement est unanime, le Pays Basque est réuni, les Rois Mages ont apporté leur soutien à la crèche de Louhossoa, ils ont déposé des armes à feu et des explosifs dans le berceau du Petit Jésus. Miracle de Noël. Tout le monde est d’accord. Les Romains ont interpellé les Rois mages pour transport d’armes, mais ils ont dû les relâcher car les armes étaient en fait des offrandes à Jésus.

Dans ce Pays Basque plus unifié que Cuba le jour des obsèques de Fidel, personne n’ose émettre un avis différent. Le silence règne. Des opinions diverses se chuchotent, à l’abri.

Voici le Pays Basque rêvé par tous les patriotes : une seule voix, une seule opinion, un seul message, une seule chanson, une seule vérité.

 

 

lundi 19 décembre 2016

au dela des Pyrénéés.


         Dans un entretien à la radio Euskadi,  le président du gouvernement basque (membre du PNV), à propos des événements de Louhossoa : « il est clair que l’ETA veut mener son processus de paix de manière unilatérale, alors que ce processus nécessite des garanties. Il ne s’agit pas simplement de laisser les armes et de les détruire, mais de savoir comment elles sont détruites et à quoi elles ont été utilisées. Dans les communiqués de l’ETA, « nous avons reçu maintes fois du mépris ». Un processus de paix a aussi des liens avec la mémoire et la justice et pour cela, les institutions, le gouvernement et l’exécutif, doivent en être les garantes parce qu’il y a une législation dont il faut tenir compte. « Ce que l’on observe avec des événements comme celui de vendredi dernier est que la proposition de l’exécutif est sans cesse méprisée. ».


Le PNV ce n’est pas le gouvernement socialiste, ce n’est pas Bruno Leroux, ni Rajoy. Écoutez ce qu’il dit sur les événements de Louhossoa. Loin du tumulte du Pays Basque français. Pourquoi cette différence ? Parce que la majorité des crimes s’est perpétrée au Pays Basque espagnol, tandis que le Pays Basque français était relativement à l’abri. Après s’être tu assez honteusement sur l’assassinat des élus basques en Espagne, nos élus français endossent l’habit de missionnaires de paix. Un peu tard. J’aurais aimé qu’ils prennent la parole quand l’ETA terrorisait la société basque, qu’ils participent à des manifestations contre la terreur.

boulevard du crépuscule


(Ce que vous lisez est le fruit d’un parti pris sans nuance contre les avant-gardes armées qui règlent les différents politiques à coups de pistolet ou de dynamite)

Quand Franco est mort, la société espagnole est devenue une société de droit et rien ne justifiait plus l’emploi des armes. Ceux qui ne désarmèrent pas devaient justifier cette violence en montrant que rien n’avait changé, que le Pays Basque était occupé par deux impérialismes, espagnol et français.

Pour justifier l’injustifiable, les modèles sont classiques. La preuve que les mercenaires de la nation étaient dans leur droit c’est que l’état qu’ils combattaient les emprisonnait. La prison était la preuve. Et de la prison, ils n’avaient pas le droit de sortir. Traitement scandaleux. Parfois, l’état utilisait les mêmes moyens qu’eux (les GAL). La différence, voyez-vous, c’est que jamais Sylviane Alaux ou Max Brisson n’a manifesté pour la libération d’un ancien du GAL.

Parfois la veuve d’un gendarme, le fils d’un conseiller municipal, la mère d’un entrepreneur levait la main et disait qu’ils portaient le deuil d’un époux, d’un père, d’un fils, mais ces endeuillés étaient dénoncés comme traîtres à la patrie sacrée. On les chassait du quartier, ces gêneurs, aussi scandaleux qu’un pyjama rayé dans une pension pour nazis en cavale.

Aujourd’hui, ces voyous ont arrêté leurs tueries. Ils voudraient continuer à nous faire croire qu’ils avaient raison de massacrer. Qu’ils étaient des victimes et non pas des assassins. Dès qu’un emprisonné est malade, ils réclament sa libération. Parfois ils font la grève de la faim ce qui les rend très malade et ils réclament la libération. Ils dénoncent les mauvais traitements et chassent de leurs souvenirs la veuve, le fils, le père qu’ils avaient éliminés au nom d’un mépris sacré de la démocratie.

Le dernier avatar dépasse les limites du grotesque. Ils ont arrêté leurs crimes depuis 2011. Pour que cet arrêt soit crédible, il faut deux choses : qu’ils restituent les  armes et qu’ils dissolvent leur armée. Ils n’ont pas dissous l’ETA. Pour rendre les armes, ils minaudent, ils gesticulent, ils font des grimaces autant qu’une ancienne star qui ne se résout pas à la retraite. Repassez-vous Sunset Boulevard et vous verrez comme il est douloureux de renoncer aux projecteurs.

        Fait partie de ces minauderies le dernier épisode. L’ETA cagoulé déclare qu’elle veut bien remettre les armes, mais pas à n’importe qui. Ça ressemblerait trop à une réédition. Effectivement, rendre les armes, pour que ça ne soit pas une reddition, c’est compliqué. Alors des gens de bonne volonté, auto-proclamés faiseurs de paix, proposent à l’ETA de leur confier les armes, ils se chargeraient de les neutraliser. L’ETA dit banco, on est d’accord. On a un dépôt d’armes dans un petit village pas loin de Bayonne, voici l’adresse, venez avec vos outils à neutraliser. Le jour dit, l’ETA téléphone à la police : allez voir à telle adresse, vous y trouverez un dépôt d’armes. La police se rend à l’adresse, trouve le dépôt d’armes avec les démineurs de Noël et arrête tout le monde au nom des lois antiterroristes.

        Aussitôt, l’ETA encore maquillée dénonce le coup de force de la police : vous voyez, on allait désarmer grâce aux pieds nickelés coopératifs, et l’état nous empêche de désarmer. Non seulement ils nous empêchent de désarmer, mais ils arrêtent ceux qui voulaient nous aider à désarmer. Nous on veut bien, mais ils ne veulent pas.

        Des élus éperdus d’admiration devant ce spectacle applaudissent et demandent que les pieds nickelés puissent passer Noël en famille.

 

samedi 17 décembre 2016

les idiots utiles


Vendredi 16 décembre 2016, la police française et espagnole ont interpellé plusieurs personnes et saisi des armes à Bayonne. D’après Michel Tubiana, président d’honneur de la ligue des droits de l’homme, ces « personnalités » n’étaient pas membres de l’ETA, mais des représentants de « la société civile » qui devaient détruire une cache d’armes. En accord avec l’ETA. Parmi les arrêtés, Jean Noêl Etxeverry (militant abertzale), Mixel Berhocoirigoin (du syndicat agricole basque). Que faisaient ces personnes face à une cache d’armes ? Elles étaient en train de la « démanteler » au nom de la société civile, avec la permission de l’ETA. L’ETA avait accédé à leur demande de démanteler un dépôt d’armes dans un courrier sous le logo traditionnel : la hache et le serpent entremêlé. La hache, c’est la violence armée, le serpent, c’est la ruse. Là j’imagine, il devait s’agir du serpent.

Je suis civil, Membre de la société civile. J’écris à l’ETA, la hache, pour que le serpent me laisse démanteler une partie de l’arsenal militaire. L’ETA  me dit d’accord, on veut bien vous confier le démantèlement de notre arsenal. À une condition : qu’il n’y ait pas de « gagnants ou de perdants ». On vous donne l’adresse, vous démantelez. Je me trouve devant des armes et des explosifs. Qu’est-ce que je fais ? Je démantèle. Pendant que j’étais en train de démanteler, la police arrive et me demande pourquoi je n’ai pas appelé la police devant cette cache d’armes. Je réponds, parce que l’ETA m’a demandé de démanteler. Ils rigolent et m’envoient à Paris, au service de lutte anti-terroriste.

Ils étaient muets comme des carpes quand les élus espagnols se faisaient torturer et assassiner par les terroristes de l’ETA. Les journalistes mutilés, les universitaires étaient menacés, devaient s’exiler, mais Frédérique Espagnac, Max Brisson, José Bové, étaient muets, et les voilà qui se réveillent, protestent, s’indignent. Ils vont manifester pour des terroristes, sans honte et sans écharpe tricolore.

Puisque la situation l’exige, répétons encore une fois les questions politiques posées par ces pantalonnades. L’ETA a maintenu le Pays Basque dans la terreur pendant deux générations. Elle a officiellement cessé le feu depuis 2011. Les objectifs de la lutte armée étaient un Pays Basque réunifié, indépendant et socialiste. Le Pays Basque n’est pas réunifié, il n’est pas indépendant, il n’est pas socialiste. Aucun de ces objectifs n’est atteint. Comment transformer une défaite en victoire, comment faire pour qu’il n’y ait pas de gagnants et de perdants, selon les termes de l’ETA ? En transformant les terroristes en héros, applaudis dans les réunions, portés en triomphe, accueillis par des manifestations.  

On comprend aisément que pour les etarras libres ou libérés, huit cents morts, des milliers d’années de prison, pour rien, pour une légion d’honneur ou une voiture de fonction, c’est trop cher payé. C’est leur problème. Mais que des personnes de bonne volonté, de la « société civile », participent à la légitimation de la lutte armée me semble stupéfiant. La hache est enterrée, reste le serpent et la ruse semble d’une redoutable efficacité.






vendredi 16 décembre 2016

parlez vous epci?


Parlez-vous EPCI ?



Depuis qu’une majorité de conseillers municipaux ont déterré un parchemin qui légitime l’indépendance du Pays Basque (voir le texte de ce document sous le titre EPCI) au nord de la Bidassoa, la fièvre identitaire agite les 158 communes du nouveau regroupement communal.

Pendant que dans le pays qu’ils viennent de quitter se préparent des élections législatives et présidentielles qui décideront du sort de la France, solidarité contre égoïsme, ouverture ou fermeture au monde, assurances privées contre sécurité sociale, mixité sociale ou ghetto doré, les élus sortants sont déjà loin, ils mettent en place les nouvelles institutions du Pimlico basque. Ils ne veulent plus entendre parler ou donner un avis sur une politique nationale Quand on dit Président, ils disent lehendakari, quand on dit politique scolaire, ils disent ikastola.

Pas complétement fous, ils se sont d’abord assuré que les cagnottes municipales n’iraient pas se diluer dans le nouveau pays et les ont mises à l’abri.

Aujourd’hui, fin de l’année 2016, chaque conseil municipal vote sa représentation au sein d’un comité de pilotage. Les familles politiques se sont divisées sur l’EPCI, elles se déchirent à nouveau sur son exécutif. Donc, à Bayonne, à Anglet, à Biarritz, à Bidart, les radicaux d’EH bai s’allient à la droite conservatrice pour avoir des représentants. Dans d’autres municipalités, les socialistes se divisent et s’excluent mutuellement.

Ce qui est compliqué, c’est que le parchemin retrouvé par les archéologues  avait prévu une représentation de chaque commune à l’époque où la côte basque ne s’était pas encore développée. Le principe d’une commune, un représentant, était juste à l’époque glaciaire. Aujourd’hui, avec le développement des villes côtières, les deux tiers de la population basque urbaine ont un tiers de représentants dans le nouveau regroupement. Les partisans de l’EPCI n’étaient pas mécontents : enfin, le Pays Basque authentique allait arracher le pouvoir aux riches touristes de la côte. Pour calmer les opposants, ils promirent malgré tout un comité de pilotage rééquilibré. Alors que les petites communes seraient représentées par leur maire, dans les communes plus peuplées, il y aurait plusieurs représentants. Ces représentants sont élus par les conseils municipaux. Chacun veut en faire partie, d’où les passionnantes discussions et les riches débats dont la presse se fait l’écho dans d’illisibles compte-rendus.


jeudi 15 décembre 2016

on a l'âge de...


On a l’âge de…

        Selon la sagesse populaire, on a l’âge de ses artères. C’est idiot. On aurait l’âge de ce qui va mal. Pourquoi n’aurait-on pas l’âge de ce qui va bien ? Par exemple, si je disais « on a l’âge de ses articulations », ce serait une catastrophe, je me flinguerais tout de suite. Donc je choisis d’avoir l’âge de mes poumons, qui se portent bien. Puis, selon les évolutions, si mes poumons se détériorent, j’aurais l’âge de mon cœur, ensuite l’âge de mes yeux, ou de mes oreilles, l’âge de ma tête, l’âge de mon estomac. Il restera jusqu’à la fin un organe, un système, qui fonctionnera et qui me permettra de mourir jeune et en bonne santé.

mardi 13 décembre 2016

terrain commun


Dix personnes, anciens communistes devenus réformistes de gauche, autour de la table. Huit  sont allés voter aux primaires de la droite, pour Juppé, au premier et au second tour. Si la gauche ne s'&était pas déplacée, combien aurait-il  récolté ? Que des personnes de gauche interviennent dans les primaires de droite est signé de santé, la politique n'est pas une guerre civile, la France n'est pas divisée en deux camps irréconciliables. Il existe un terrain commun entre les citoyens de droite et de gauche qui souhaitent une société apaisée. Une partie de la gauche (radicale), pensent que ce terrain commun n'existe pas. Une partie de la droite pense comme eux. Avec ceux qui raisonnent en termes de guerre civile, pas de terrain commun. Pour le moment, ils sont minoritaires, malheur à nous s'ils deviennent majoritaires. 

C'est mieux ici


Vus le film roumain baccalauréat. La corruption partout, la tristesse et la grisaille. Vu le film israélien Tikkun. Les hassidiques sont tristes et désespérés. Lus une enquête sur les jeunes européens. Dont les jeunes français. De 17 à 35 ans. 85% sont contents, heureux de vivre. Les emplois précaires ne leur font pas peur. Plutôt changer de travail que de s'emmerder toute une vie dans le même emploi. Se confirme que les sociétés européennes et française où nous vivons sont attrayantes et que la majorité est heureuse de vivre ici et pas ailleurs.

jeudi 8 décembre 2016

Marine plus forte que Pétain


Marine Le Pen est pour la fin de la scolarisation des enfants de clandestins.

Moi, pendant la guerre, je portais l’étoile jaune, mes parents étaient réfugiés, on ne peut plus clandestins, mais j’avais le droit d’aller à l’école. Heureusement, Marine le Pen n’était pas au pouvoir, c’était juste le maréchal Pétain.

Il paraît que le FN se civilise, se dédiabolise. Comment c’était avant ?

mercredi 7 décembre 2016

la campagne électorale est ouverte


La campagne électorale est ouverte.



Anne Hidalgo réagit au pic de pollution à Paris par la circulation alternée. Les dégâts sanitaires d’une telle pollution sont sérieux, prouvés, déplorés.

Les transporteurs hurlent parce qu’ils ne pourront pas livrer les cadeaux de Noël à temps. Les parents hurlent parce qu’ils ne pourront pas déposer leur garçonnet asthmatique à l’école.

Les maladies dues à la pollution se déclarent plusieurs années plus tard, bien après les prochaines échéances électorales. La présidente LR de l’Île-de-France, Valérie Pécresse hurle avec les loups et reproche à la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo de prendre des mesures de bien public dont les effets sont lointains et invisibles, car une absence d’asthme, une non-déclaration de cancer du poumon, sont moins spectaculaires qu’un embouteillage. Ajoutons que le candidat de Valérie Pécresse aux présidentielles est un fan de formule 1 et tout ce qui réduit la vitesse des automobiles le hérisse.

Si j’ai vécu aussi longtemps, c’est grâce à Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo. Quand Chirac était maire de Paris, je n’arrêtais pas de tousser. Avec Fillon aux commandes, ma bronchite va revenir et les soins ne seront même pas remboursés.














mélanges


La star arrive à la dernière marche du tapis rouge et se tourne vers les journalistes : « L’ai-je bien descendu ? »

Yoyès est par terre dans une mare de sang. L’etarra range son pistolet. Il se tourne vers ses camarades : « L’ai-je bien descendue ? ».

Mélenchon, Montebourg, Lienemann, Hamon et les députés frondeurs écoutent l’allocution du président renonçant à se présenter aux primaires. Ils se tournent vers le peuple de gauche : « L’avons-nous bien descendu ? ».

lundi 5 décembre 2016

reconversion


Ségolène Royal a respiré à Cuba l’air de la liberté. Elle représentait la France aux obsèques de Fidel Castro. Personne ne l’obligeait à exprimer de telles monstruosités. Pourquoi ?

Je n’ai trouvé qu’une seule explication. Dans ces temps orageux et incertains, Ségolène Royal cherche une porte de sortie. Elle est tentée par le poste de Ministre des Affaires étrangères de Jean-Luc Mélenchon.

vendredi 2 décembre 2016

un terrain peut en cacher un autre


Attention : Un terrain peut en cacher un autre.

Vous n’allez pas me croire. J’hésite à poursuivre, à l’invraisemblable nul n’est tenu. Vous avez le droit de mettre en doute.

Hier, vendredi 2 décembre, le lendemain du jeudi 1 décembre, du jour où François Hollande a renoncé à se présenter. On ne parle que de ça. À Saint-Jean-de Luz, la candidate Sylviane Alaux, députée socialiste sortante, présente sa candidature aux socialistes de la sixième circonscription des Pyrénées –Atlantiques. Mes amis m’envient : une réunion des socialistes le lendemain du renoncement du président, ça va être passionnant.

La candidate socialiste est une députée du terrain. Elle se déplace dans les réunions des associations, elle connaît les maires et les curés. Elle a sauvé une entreprise du territoire. Le compte-rendu se déroule, la réunion a commencé à 19 heures, il est 19 heures 40. La parole est au suppléant qui se présente, c’est aussi un homme de terrain. Il est vingt heures. Le nom de François Hollande n’a pas été prononcé. Les présents savent que Sylviane Alaux a voté la dernière motion de censure,  pourquoi ? Ils ne sauront pas. Qui va-t-elle soutenir pour les primaires ? Silence. La candidate est une députée du territoire, pas une députée de la république. Il paraît qu’elle soutient la motion B, mais c’est une rumeur qui ne sera pas répétée ce soir-là.

Sylvaine Alaux est une députée du territoire et du terrain, les mots sont répétés mille fois. Ce qui se passe au –delà du territoire ne la concerne pas. François Hollande ne se présente pas ? Ce n’est pas une nouvelle du terrain. Le Brexit ? Pas une nouvelle du terrain. L’élection de Trump ? Le referendum en Italie, la menace d’un président néo-nazi en Autriche ? Pas le territoire. Le succès de Fillon ? Pas le terrain. La candidate n’est pas la députée du territoire, mais la députée d’un souterrain, d’une caverne, d’une niche, d’une cave, d’un terrier. Le monde extérieur n’existe pas. Je comprends son soutien de l’EPCI : c’est un regroupement intercommunal qui a fait sécession. L’EPCI, c’est Pimlico.

 

La gauche de la gauche ne sait pas construire, mais elle démolit avec efficacité.


La gauche de la gauche ne sait pas construire, mais elle démolit avec efficacité.

Quand la droite mène campagne contre la politique suivie par la gauche, elle joue son rôle.  Ce qui est destructeur, c’est quand la gauche lui abandonne le terrain et participe à l’entreprise de démolition. Jospin a été battu en 2002 pour les mêmes raisons que Hollande renonce. De tous les candidats en 2002, il était le seul à défendre le bilan de son gouvernement. Tous les autres membres de la gauche plurielle se présentaient comme s’ils n’avaient pas gouverné.

Le renoncement de Hollande est dû pour beaucoup aux critiques internes des ministres démissionnaires et des députés frondeurs.

C’est d’autant plus ahurissant que le programme de Fillon, ce n’est pas faire mais défaire. Les frondeurs et la gauche de protestation jugent sévèrement le bilan du gouvernement. Fillon aussi. Son programme est le négatif du bilan socialiste, dans tous les domaines : fiscalité, santé, société, éducation… S’il est élu, les frondeurs seront au premier rang des manifestations pour défendre les mesures qu’ils ont combattues.