mercredi 30 novembre 2016

nouvelles du front


Nouvelles du front

         Je n’ai pas souvenir d’une crise de la gauche aussi profonde. J’ai été témoin actif d’autres naufrages. Le PCF, avec Georges Marchais, l’ancêtre de Mélenchon,  s’enfonçait doucement et régulièrement vers des résultats électoraux à un chiffre, et encore, au début de la liste. Mais ce fut en bon ordre, un comité central unanime, un bureau politique comme un bloc. Ce ne fut jamais un sauve qui peut. J’ai lu dans les livres, j’ai vu dans des documentaires, le naufrage des partis politiques en 1940, mais c’était en situation de guerre et de défaite militaire.

Le spectacle aujourd’hui est ahurissant. Mon parti, le PS, est au gouvernement, il est majoritaire à l’Assemblée nationale, il dirige des grandes villes, quelques régions. Et le voilà qui explose en vol. Les adhérents désadhèrent, les responsables nationaux se déchirent et les militants apprennent les nouvelles dans les journaux. Chaque jour, une nouvelle candidature aux primaires se déclare. La députée socialiste sortante déclare qu’elle n’est pour rien dans une politique qu’elle condamne, elle a voté la dernière motion de censure et se réfugie dans sa paroisse, intervient pour les prisonniers basques, pour un territoire ethnique, pour préserver les campagnes d’un TGV. Les adhérents de Biarritz ne l’ont jamais rencontrée pour discuter de ce repli sur les frontières. Elle ne s’adresse à eux que par l’intermédiaire de Sud-Ouest. Elle se représente aux élections sans solliciter leur avis sur une telle orientation. Elle demandera demain qu’ils distribuent des tracts.

La droite profite de son mieux d’une telle confusion. Elle se mobilise comme si elle n’avait plus d’adversaire à gauche. Que son seul adversaire est le FN.

Il ne s’agit pas de défendre « la grande maison ». Tout le monde est concerné. Quand la droite est menacée d’une alternance à gauche, elle se freine. Elle ne tombe pas dans la régression sociale, les conservatismes d’antan. Si elle n’a plus d’adversaire à gauche, si son seul adversaire est l’extrême-droite, alors le jeu politique consiste mobiliser les peurs, à flatter les conservatismes, à souffler sur les braises du passé.

Reconstruire la gauche n’est pas une affaire égoïste : il s’agit de ne pas cadenasser l’avenir.

 

 

mardi 29 novembre 2016

Qui l'aime le suive

Jean-Luc Mélenchon,  a salué la mémoire d’un des derniers dictateurs de la tradition marxiste-léniniste, Fidel Castro. À la différence des Cubains, il n’était pas obligé. Il ne risquait rien de critiquer le régime castriste. Il a donc célébré librement, par conviction, le naufrage de la révolution castriste. Pour autant, il ne va pas organiser une guérilla dans les Cévennes, il se présente aux élections, mot intraduisible en castro-espagnol, parle dans les médias et réclame des débats, autres mots intraduisibles, organise des réunions publiques d’opposant, sans risquer le cachot.

processus de paix


Processus de paix.

De nombreux élus de tous bords, des associations, des modérateurs, des militants, se rassemblent à intervalles réguliers pour favoriser un processus de paix au Pays Basque.

Première question : pour mettre en place un processus de paix, il faut qu’il y ait la guerre. Je ne vois pas où est la guerre au Pays Basque. Les terroristes ont déposé les armes, les élus du Pays Basque espagnol se promènent sans garde du corps. Il ne reste de la « guerre » qui a ensanglanté le Pays Basque que des prisonniers condamnés pour violence armée, qui purgent leur peine et qui seront libérés avec réduction de peine s’ils se conduisent bien. Il reste quelques caches d’armes en train de rouiller. Il reste quelques manifestations pacifiques  pour la libération de ces prisonniers. On n’imagine pas qui, parmi les quelques dizaines de membres de l’ETA qui bougent encore, serait assez fou pour reprendre les armes.

À quoi correspond alors ce travail apparemment urgent pour un « processus de paix » ? Il ne vise qu’un seul objectif : considérer comme légitime le combat terroriste de l’ETA et de ses complices, admettre qu’ils sont emprisonnés pour des actions légitimes et qu’il s’agit de prisonniers politiques, les amnistier, qu’ils sortent de prison la tête haute et que leur sortie soit l’occasion de discours et de libations.

Que cet objectif soit revendiqué par ceux qui ont soutenu les actions de l’ETA se comprend. Ils aimeraient que les années de prison et les victimes n’aient pas été inutiles. L’objectif était un Pays Basque indépendant, réunifié et socialiste. Il n’est pas indépendant, il n’est pas réunifié et il n’est pas socialiste. Tuer près de mille personnes, perdre des dizaines de militants, passer sa jeunesse en prison, sans avoir obtenu rien d’autre que des voitures de fonction et un rassemblement intercommunal, c’est un coût exorbitant.

Ce qui est moins compréhensible est la participation d’élus républicains, LR ou socialistes à une entreprise de blanchiment d’activités terroristes.


lundi 28 novembre 2016

sombre dimanche


Walter Benjamin, Stefan Zweig, se sont suicidés devant ce qui leur apparaissait comme l’irrésistible ascension d’une vague meurtrière. Maïakovski s’est suicidé incapable désormais d’affronter les évolutions staliniennes d’un régime qu’il avait soutenu. Beaucoup d’anonymes se sont suicidés pour les mêmes raisons. Beaucoup de suicides dans le Cuba castriste, dans l’Allemagne nazie, dans l’Italie mussolinienne, dans le Chili de Pinochet. Beaucoup de suicides et beaucoup d’assassinats et d’exécutions.

Tant que l’exil reste possible, on se suicide moins. De l’Irlande pauvre et intégriste, les artistes, les poètes, les femmes, les militants ouvriers, s’exilaient avant d’être dévorés par leur patrie. Les poètes, les intellectuels, les femmes, les artistes, les journalistes, les chanteurs, ont quitté ou vont quitter l’Algérie, le Venezuela, la Turquie, la Hongrie, la Pologne, Béziers et Fréjus…

Le travail intellectuel ne peut se développer que dans la liberté de découvrir l’inconnu, de détruire les préjugés, d’affronter les paresses. Il a aussi besoin d’un minimum de reconnaissance sociale, ne serait-ce tout simplement que pour survivre.

Le terrain commun à tous ces lieux cités est l’insulte à l’intelligence et le culte de la paresse. Il suffit d’être né au bon endroit pour faire partie d’une caste, d’une communauté, d’une race, d’une classe supérieure. Cette naissance privilégiée est inlassablement célébrée. L’histoire joue un rôle central dans cette célébration : vous êtes les meilleurs, oh, vous, sombres crétins, parce que vos ancêtres l’étaient déjà. Il vous suffit de naître pour faire partie de l’élite.

Vous connaissez Marguerite ? Cette pièce de théâtre dont l’héroïne, Marguerite, est persuadée d’être une grande cantatrice parce que née au bon endroit, elle est entourée de sycophantes qui l’applaudissent. Jusqu’au jour où…

Même si je n’écoute pas, je suis bien obligé d’entendre les responsables politiques de droite ou de gauche révolutionnaire et j’ai le même sentiment qu’en écoutant Marguerite chanter. Ils chantent tous faux mais ils chantent pour des auditeurs qui chantent aussi faux, et leur disent : comme vous chantez bien, comme vous chantez juste. Comme vous avez raison de ne pas réfléchir, de ne pas chercher à comprendre. Comme vous avez raison d’être incultes, comme vous avez raison d’être des imbéciles obtus ?

Un intellectuel est une personne persuadée qu’il suffit de chanter juste pour que tout le monde l’écoute. Bercée par cette illusion, elle continue de chanter même si personne ne l’écoute.

samedi 26 novembre 2016

mort d'un tyran


Mort d’un tyran

 

     Fidel Castro est mort et la gauche révolutionnaire prend le deuil. La gauche réformiste salue la perte d’un grand homme du siècle et évoque la perte des illusions. Dans l’île, une semaine de deuil, pas autant qu’en Thaïlande pour la mort du roi, mais presque.

Le frère Raul a pris le relais et on ne voit pas se profiler un autre héritier. Une nièce peut-être ? Dans un avenir reculé, on imagine des primaires, des élections avec plusieurs candidats, qui débattraient à la radio et à la télévision.

Il a fait face à l’impérialisme américain, a exporté des médecins et des mercenaires, les Cubains ont appris à lire. Ils vivaient mal, ne rêvaient que d’exil. Quelques dissidents fuirent fusillés et d’autres emprisonnés. Les touristes dansaient la salsa au-dessus des geôles et les prostituées n’acceptaient que les dollars.

Quand meurt un tyran facho, genre Pinochet ou Perón, on dénonce la tyrannie, les morts, les torturés, les exilés. Quand on évoque Mussolini ou Hitler, on évoque rarement la fin du chômage ou la construction d’autoroutes. Quand meurt un tyran communiste, les condamnations bafouillent. On met en avant les crèches, les écoles…

Pour tyranniser un peuple, il vaut mieux exercer cette tyrannie au nom du communisme qu’au nom du fascisme. Les oraisons funèbres seront plus élogieuses.

ça va mal


Il faut dire que tout va mal. À quoi sert de se présenter devant les électeurs si tout va bien ? Tout va mal et grâce à Trump et Fillon, tout ira mieux.

Des élus veulent armer la police municipale à Biarritz. C’est la ville de France la plus paisible. Aucune importance, il faut armer les policiers municipaux  et ces propositions ne sont pas accueillies par d’immenses éclats de rire.

La Cimade organise une réunion publique à Biarritz. Devant un public composé de militants et d’élus qui s’investissent dans l’accueil des réfugiés et des migrants, de l’estrade monte un long concert de lamentations sur le scandale de l’accueil des migrants. On ne fait pas ci, on ne fait pas ça. Et l’État est au-dessous de tout et les politiques ne font rien. Je lève la main et j’évoque les avocats rétribués sur fonds publics, les associations qui seraient impuissantes sans les subventions des villes, des régions, de l’État, les municipalités qui offrent des logements d’urgence. On me remerciera après la séance. Il faut être vachement courageux pour dire publiquement que les pouvoirs publics et les élus font des choses.

La pauvreté, les inégalités, le chômage et les déficits reculent. La droite qui a boosté le chômage, creusé les déficits, déclare que la France est un champ de ruines. Applaudissements. Dire que la France va mieux est plus scandaleux que de dénoncer au cours du repas de Noël la pédophilie d’un membre de la famille.  

La France est un pays pessimiste, l’un des plus pessimistes. Comment rendre les gens optimistes ? Tâche impossible. L’opposition dénigre tout. Ça va mal, mon dieu que ça va mal. Une partie de la gauche qui a gouverné dénigre tout. La gauche qui ne veut pas gouverner dénigre tout. Mon dieu que ça va mal, il faut une révolution. La gauche révolutionnaire a salué Chavez, ancien chef d’un pays où les gens font la queue pour manger. Elle va pleurer Fidel Castro chef d’un pays que les habitants rêvent de quitter. Elle organise la défaite de la gauche parce qu’elle imagine déjà les manifestations monstres quand la droite va abolir les réformes qu’elle a si vivement combattues.

Comment combattre le pessimisme politique ? Bonne question. En effet, à force de répéter que tout le monde pense ou dit que la France va mal, on contribue d’une certaine manière à la déploration générale, puisqu’un pays aussi pessimiste ne peut pas aller bien. C’est une espère de dépression collective et nous savons qu’il ne sert à rien de dire à une personne déprimée qu’elle devrait se reprendre en mains.

Je suggère de mettre en avant doucement, mais fermement, sans s’énerver, sans crier, ce qui va bien. Par exemple : « le Vatican va mieux depuis l’élection du Pape François » ou « la Grèce va mieux depuis l’élection de Tsipras » ou « le Portugal va mieux depuis que la gauche est au pouvoir » ou « la France va mieux depuis que les socialistes sont au pouvoir » ou « les gens sont mieux soignés et vivent plus longtemps ». Ou « les femmes sont mieux protégés contre les violences ». Ou « le nombre de tués sur les routes a diminué dans les dix dernières années ».

Chaque fois vous provoquerez des réactions hostiles, mais tenez bon. Cessons de trouver les catastrophes admirables, de s’extasier devant les inondations et les tremblements de terre. Cessons de trouver les gens plus intéressants quand ils ont un cancer ou un AVC. Quand on vous posera la question : comment allez-vous ? », Répondez « ça va beaucoup mieux ».






vendredi 25 novembre 2016

inquiétude


Sombre entretien de Stéphane Le Foll aujourd’hui dans libération 22 nov. 16


« Dans un moment où tout fout le camp, que fait-on ? On déserte ? Je me demande ce que j’aurais fait en 39-40. Il ne faut jamais céder sur les valeurs sinon on finit dans la collusion ou la collaboration ».

Un souvenir des pleins pouvoirs à Pétain votés par les députés socialistes ? Ce ne sont pas là paroles légères. Je partage l’inquiétude de Stéphane le Foll. Les députées socialistes  des Pyrénées atlantiques peinent à défendre la politique de leur gouvernement, mais leur échine s’assouplit devant les entrepreneurs d’ethnicité au pays Basque. « À céder sur les valeurs… »

prisonniers politiques


Lettre envoyée à la semaine du pays Basque  vendredi 18 novembre 2016 après la parution du dossier sur les prisonniers basques.

Un prisonnier politique est une personne emprisonnée pour ses opinions, pour des activités politiques. Pour avoir écrit un article, collé une affiche, manifesté sans violence. Vous pensiez qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques en France ? Erreur.

Au pays Basque, il y a des prisonniers politiques. Plus exactement, en France, il y a des prisonniers basques qui sont des prisonniers politiques. Ces prisonniers sont-ils emprisonnés parce qu’ils ont écrit un article, collé une affiche, manifesté une opinion ? Non, ils sont emprisonnés pour avoir tué des gendarmes, ou kidnappé un patron d’entreprise, abattu un conseiller municipal, plastiqué une sous-préfecture. Ils nient ces actions et se déclarent innocents. Ils sont en prison parce qu’ils ont été condamnés pour ces actions. Injustement ? Je ne sais pas. Je sais que les actions de l’organisation à laquelle appartiennent ces prisonniers politiques ont causé près de mille morts au pays Basque et si tous les prisonniers basques sont innocents, alors il y a eu au pays Basque une épidémie de voitures piégées, de balles dans la tête, d’explosions mortelles qui s’est arrêtée quand les etarras cessé leurs actions dites politiques.

Depuis cinq ans, les responsables politiques du pays Basque espagnol ont licencié les gardes du corps. Depuis cinq ans, les etarras ont remisé leurs explosifs et leurs armes politiques dans des caves, des appartements, et quand la police trouve ces armes, ils protestent vigoureusement, avec autant de véhémence que si on leur avait confisqués des tracts ou détruit une imprimerie. Ils disent que ces explosifs étaient politiques et pas des armes de destruction des biens et des personnes. Ils continuent à tenir des conférences de presse en cagoule.

Les patriotes ont imposé leurs mots et leurs idées au pays Basque français, pourtant épargné désormais par la violence armée.  En première page de la semaine, une photo de manifestation, une grande banderole « droits de l’homme » en français, euskal presoak en basque. Prisonniers basques. Droits de l’homme se traduit Euskal presoak en basque Et derrière la banderole, des élus de la République, Colette Capdevielle, Michel Veunac aux côtés de l’ancien prisonnier politique, Gaby Mouesca, condamné à vingt de prison pour distribution de tracts sur la voie publique. Les élus de la République ne portent pas leur écharpe tricolore d’élus républicains parce que les anciens prisonniers politiques n’aiment pas les écharpes tricolores de la République et leur ont demandé poliment de ne pas porter leur écharpe d’élus de la République qui leur aurait valu cinq années plus tôt d’être considérés comme cibles légitimes par les anciens prisonniers politiques. Et tous ces gens sont côté à côte, souriant, eux qui ont accepté pendant des dizaines d’années que leurs collègues de l’autre côté de la frontière soient abattus par de futurs prisonniers politiques sans jamais manifester contre la terreur dans les rues de Bilbao, de San Sebastian ou de Vittoria. Max Brisson, élu LR, déclare que si les prisonniers basques ne sont pas traités comme des prisonniers politiques, la violence pourra revenir et ce sera la faute des gouvernements français et espagnols. Ne pas traiter la question des prisonniers, c’est laisser au pays Basque une « bombe à retardement ». C’est un argument éminemment républicain : si ne vous cédez pas à mes revendications, je tire. Ce n’est pas un chef de l’ETA qui parle. C’est Max Brisson.

Tant que ces prisonniers politiques ne sont pas libérés, « le pays Basque souffre et attend » dit l’éditorial de la semaine du pays Basque. Pourquoi oublier qu’Aurore Martin et d’autres ont été libérés parce qu’ils  regrettaient les assassinats de l’ETA, condamnaient la violence armée, qu’ils s’engageaient à ne plus recourir à la lutte armée ? Ces prisonniers, pour lesquels il a pourtant manifesté, comme Aurore Martin, ne l’intéressent plus. Max Brisson est sur la ligne la plus dure des anciens etarras.

Si tous ces élus sans écharpe veulent réellement libérer les « prisonniers politiques », qu’ils demandent à l’ETA de livrer ses armes et de se dissoudre. En Irlande du Nord, il n’y a plus d’IRA, les armes ont été détruites, il n’y a plus de prisonniers politiques.

mercredi 23 novembre 2016

aversions




Voici la chronologie de mes aversions :

Le nazisme, puis l’impérialisme américain, puis le stalinisme, le terrorisme, le populisme nationaliste, l’intégrisme, le terrorisme islamiste, la phrase révolutionnaire à gauche.

J’ai une douzaine d’amis. Ces amis sont mes amis parce qu’ils partagent mes positions. J’ai peu d’amis qui pourraient avoir une quelconque sympathie pour mes ennemis. Pratiquement pas. Même pas du tout.

J’avais quelques amis qui sympathisaient avec la phrase révolutionnaire et avec les crispations ethniques, mais la discussion s’est tendue, le ton a monté et ils ne sont plus mes amis. D’autres, que j’avais perdus de vue, sont redevenus mes amis grâce à mes prises de position radicales.

Il ne suffit pas d’avoir des aversions. Il faut aussi construire en permanence les fondations et l’architecture d’un monde souhaitable. Un monde où la lutte contre les injustices et les inégalités sera encouragée. Un monde de liberté où les intégrismes divers ne pourront pas imposer leurs frontières. J’ai beaucoup de sympathie pour les réformistes de gauche et du centre qui ont permis de construire les bases d’un tel monde contre les privilèges égoïstes et les bruyants cauchemars utopistes. Partout où ils sont au pouvoir, les sociétés se portent mieux, mais ils sont aujourd’hui à la peine.

Le monde ne se termine pas parce que ma vie se termine, mais je dois dire qu’il valait mieux être octogénaire dans les années 1980 qu’en ce début du 21ème siècle. Les dictatures s’effondraient, les sociaux-démocrates gouvernaient, les lumières d’un ciel dégagé compensaient la morosité d’un inéluctable déclin biologique. Aujourd’hui, les douleurs des articulations ne sont adoucies en rien par les évolutions politiques. Poutine, Erdogan et Trump apprécieraient la victoire de Fillon. Une internationale de la réaction se met en place qui croit qu’on combat l’intégrisme par l’intégrisme. Les femmes au foyer, la réglementation des amours, l’obligation du violeur d’épouser la violée pour éviter l’avortement. Ils remontent le temps et dans leur recherche éperdue d’une histoire nationale, Poutine demande une histoire de la Russie d’où le goulag serait absent et Fillon va demander à trois académiciens de montrer que le capitaine Dreyfus n’était pas aussi innocent que le prétendent les historiens cosmopolites.

« Écrasons l’infâme » disait Voltaire et Brecht dénonçait la renaissance de « la bête immonde ». Au travail.


conseil


Au premier tour des primaires de la droite, je suis allé voter pour Juppé, avec l’idée d’éviter un second tour des présidentielles entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. Une partie de la mission a été accomplie. Nicolas Sarkozy a été éliminé.

Voilà que son bagage intellectuel est repris par François Fillon. Les étrangers, les migrants, l’intégrisme catholique, la France chrétienne. Tout ce qui traîne de réaction marécageuse se réfugie dans le camp Fillon. Pire encore. Il est possible que Nicolas Sarkozy ne croyait pas à ses discours et qu’il utilisait les idées les plus rétrogrades comme un aventurier sans scrupule. Alors que François Fillon a l’air de croire à ce qu’il dit.

Est-ce que ça va me conduire à voter Juppé contre Fillon au deuxième tour des primaires ? J’hésite. Si la droite militante souhaite se rassembler autour de « Sens commun », de Patrick Buisson, des intégristes catholiques, je n’ai plus guère d’autre moyen de résister à cette dérive que de contribuer à reconstruire une vraie gauche moderne. De défendre le bilan du gouvernement socialiste, de résister à l’émiettement mortifère de la gauche et demain peut-être de résister au pétainisme renaissant.

Si quelqu’un peut me convaincre d’aller à nouveau voter au second tour des primaires, je suis prêt à l’écouter.

mardi 22 novembre 2016

syndicats ethniques


Au pays Basque français, les syndicats basques veulent se présenter aux élections professionnelles.  Les syndicats français leur disputent la légitimité, car les syndicats basques ne représenteraient qu’une catégorie de salariés, sur une base ethnique.

Si des syndicats algériens ou marocains, ou arabes, demandaient à se présenter aux élections professionnelles, est-ce que le LAB demanderait leur accréditation ?

Le Front national a essayé de constituer des listes syndicales pour « travailleurs français ». Jusqu’ici, en vain, car elles sont jugées discriminatoire. Est-ce que le LAB approuverait leur accréditation ?

lundi 21 novembre 2016

violence et féminisme


Les femmes de Turquie ont manifesté pacifiquement contre un projet de loi scélérat visant à innocenter les violeurs. Elles font reculer le gouvernement. Cet épisode fait réfléchir sur les relations entre violence et politique dans un pays familiers des actions armées où dominent les terrorismes, officiels ou clandestins.

Les mouvements féministes qui agissent depuis un siècle et demi ont obtenu le suffrage féminin, l’égalité hommes femmes dans le domaine juridique, le droit de divorcer, le droit à l’avortement, les lois contre le viol et contre les violences sexistes. Elles sont devenues égales, autonomes, libres. Il reste des revendications, mais n’importe quel mouvement social qui obtiendrait ce qu’a obtenu le mouvement des femmes pourrait s’honorer des résultats obtenus.

On remarquera que depuis les suffragettes jusqu’aux Femen, les militantes n’ont jamais eu recours à la lutte armée. Pas une seule victime, pas d’emploi d’explosifs, pas d’assassinats. Et pourtant les résultats sont là.
Comme s’effondrent alors les arguments des groupes terroristes, IRA, ETA, FLNC, Brigades rouges, Action directe… pour justifier leurs actions !

obstination


Samedi 19 novembre 2016, Sylviane Alaux, députée socialiste, a manifesté à Bayonne pour la libération des djihadistes basques malades. Elle avait à nouveau oublié son écharpe d’élue de la République.

Je me répète. Elle aussi.

vendredi 18 novembre 2016

après le débat


Après le débat



Nous les avons tous vus derrière leur pupitre. Ils se sont tous engagés à soutenir le vainqueur des primaires de la droite. Cet engagement vaut programme. Ils ont de nombreux désaccords, mais comme ils se sont engagés à soutenir le vainqueur, nous avions devant nous une équipe de gouvernement, qui gouvernera ensemble si le parti LR l’emporte aux présidentielles.

Quel est leur point commun ? Qu’est-ce qui les unit ? Qu’est-ce qui est plus fort que toutes les pommes de discorde ? Leur détestation de François Hollande. L’arrivée des socialistes au pouvoir a ruiné la France. Même NKM, plutôt droite modérée, devait, pour se maintenir en course, joindre à une critique de fond de Nicolas Sarkozy, ajouter, avec FH, ce fut encore pire. La réduction du déficit, l’équilibre des comptes de la sécu, les interventions militaires contre l’état islamique, les créations d’emplois, rien ne trouve grâce à leurs yeux. La posture est claire : face à François Hollande, il faut être aussi ferme que Trump face à Obama. La moindre concession serait une voie d’eau qui coulerait le navire.

Si tous ceux qui ont participé au gouvernement socialiste soutenaient autant le chef d’État que ses adversaires le détestent, le paysage politique en serait changé. Malheureusement, il y a à gauche la même posture que les candidats de droite : pour se faire une place, il faut être aussi sévère que la droite  à l’égard du président.

mardi 15 novembre 2016

apprentissage de la violence


La violence d’une société s’apprend d’abord dans la famille. Les violents apprennent leur violence en l’exerçant contre les enfants, contre les femmes. Ils l’exercent ensuite sur l’ensemble de la société.

Dans certains pays, les usagers de drogue sont traités comme des criminels. Considérés comme responsables de leur maladie, ils sont emprisonnés et rejetés par les hôpitaux. Le cas le plus extrême est aux Philippines, où la chasse aux dealers et aux consommateurs est ouverte toute l’année. Dans ces pays, on peut être  certains que les libertés de tous sont mal respectées.

La manière dont sont traités les plus faibles, les plus démunis est une indication majeure sur l’état de la société toute entière. L’appui qui leur est apporté n’est donc pas un geste humanitaire, il est une protection pour tous.

préférence nationale


Un collectif appelle à une manifestation de soutien aux « prisonniers basques malades ». à Bayonne, samedi prochain 19, novembre.

Ce qui s’appelle la préférence nationale. Les prisonniers malades non-basques peuvent crever.

Voici d’autres thèmes de manifestations possibles



Manifestation de soutien aux femmes battues basques.

Manifestation pour l’ouverture d’un centre de consommation pour les usagers de drogue basques.

Manifestation pour la mise aux normes des bâtiments publics pour les personnes basques en situation de handicap.
Manifestation pour la création de logements d’urgence pour les sans-abri basques.

infatigables


Ayant poussé son rocher jusqu’au sommet de la Rhune, constaté que ce rocher roulait vers la vallée et qu’il fallait recommencer, Sisyphe sortit sa carte d’identité d’un portefeuille patiné et remarqua que l’heure de la retraite avait sonné.

Que signifie la retraite pour un homme condamné à perpétuité à hisser un rocher au sommet de la Rhune, à l’observer roulant vers la vallée et à recommencer ? Cela signifie, pour qui ne croit pas à l’éternité d’un être humain, cela signifie déposer le rocher dans la vallée et ne plus le pousser vers le haut, ou bien, quand le rocher est en haut de la Rhune, le caler soigneusement pour qu’il ne puisse plus rebedouler.

C’est impossible, comme l’a si bien démontré Albert Camus, Sisyphe ne peut pas prendre sa retraite, il a été condamné aux travaux forcés à perpétuité, sans droit de grâce. Comme il est immortel, il est bon à rouler son rocher le long des rails du petit train de la Rhune jusqu’à la nuit des temps.

S’il est un être humain, il ne s’arrêtera qu’avec un AVC, un cancer terminal ou un accident mortel. En attendant, il lui faut pousser. S’il est un être humain, ses forces déclineront, ses muscles s’affaibliront, son souffle deviendra court, ses yeux distingueront mal l’horizon. Pour continuer à pousser son rocher, il lui faudra d’abord arrêter de fumer. Ensuite porter des lunettes. Ensuite diminuer régulièrement le poids du rocher. Pour réduire la charge, il peut tailler la pierre et en diminuer la masse. Ou bien remplacer le rocher par une imitation de même taille, mais en mousse de polystyrène qui ne pèse pas grand-chose. Pour sa réputation, la deuxième solution est la meilleure, car la première aboutit à une grimpée de la Rhune avec un petit caillou dans la poche.
          Infatigables, les militants de gauche doivent par les temps qui courent choisir entre un modèle réduit ou une contrefaçon.

dimanche 13 novembre 2016

lettre au monde

voici une lettre que je viens d'envoyer au Monde


Biarritz Le 13 novembre 2016

Monsieur,



                Je viens de lire dans votre édition de samedi et dimanche 13 novembre 2016 un article de Zizek qui convoque à l’aide de son argumentaire Staline et Mao, qui font partie des plus grands criminels du vingtième siècle.

                Je suis persuadé que vous refuseriez de publier un article dont Hitler ou Goebbels seraient ainsi les invités d’honneur. En quoi les victimes des massacres staliniens et des famines de mao méritent-elles moins de respect que les victimes du nazisme ?

                Avec mes salutations

blanchiment d'idées


Pour Thomas Piketty, la victoire de Trump s’explique « avant tout par l’explosion des inégalités économiques » aux États-Unis. C’est logique : les pauvres blancs sont en colère contre les inégalités, donc ils votent pour un milliardaire qui se vante de n’avoir pas payé d’impôts depuis vingt ans. Lisez bien, l’article : la victoire de Trump s’explique « avant tout ».

Dans le même numéro du Monde, un article de Slavoj Zizek, qui fait carrière en blanchissant les oripeaux du marxisme léninisme maoïsme. Oui, il y a des endroits où l’on blanchit les capitaux pour échapper au fisc. Il y a des endroits où l’on blanchit les idées qui ont massacré les peuples quand elles étaient au pouvoir. Sans aucun risque. Slaoj Zizek cite Staline avec enthousiasme : qu’est-ce qui est le pire, la droite ou la gauche ? Staline répondait en 1920 : « les deux sont pires ». Et Zizek, heureux d’avoir trouvé un paradis idéologique comme les riches trouvent des paradis fiscaux, des endroits où l’on peut investir sans payer d’impôts, des endroits où  l’on peut citer Staline et Mao sans aucun risque. Car son article se termine par une citation de Mao : « tout est un grand chaos, la situation est excellente ». La victoire de Trump est mieux que la victoire d’Hilary Clinton parce qu’elle nous promet des changements nécessaires. C’est ce que les communistes disaient d’Hitler. Il vaut mieux Hitler que les sociaux-démocrates. C’est Hitler qui va avancer la révolution. Il vaut mieux Trump que Clinton. Et Obama avec sa sécurité sociale n’a fait que faire reculer l’émergence d’un courant révolutionnaire aux États-Unis.

J’ai suivi comme d’autres la campagne de Trump et je me suis demandé comment un pataquès aussi ridicule pouvait entraîner les électeurs. Mais excusez-moi, revenons en France et en Europe. Comment les énormités de Zizek peuvent-elles être acceptées ? Elles ne sont ni moins monstrueuses, ni moins scandaleuses que celles de Trump. Un Donald Trump de gauche.

mercredi 9 novembre 2016

trump


Le peuple a voté, la démocratie c’est le pouvoir du peuple. Il faut respecter le peuple. Poutine a été élu par le peuple, ainsi qu’Orban. Le peuple britannique a voté l’abandon de l’union européenne. Le peuple colombien a voté contre l’accord de paix avec les FARC. Berlusconi a été élu par le peuple italien et Hitler, bien sûr.

Le pire, bien entendu c’est quand il n’y a pas d’élections. Voyez le Venezuela, la Corée du Nord, la Chine. Aux États-Unis, on peut espérer que cinq ans plus tard, le peuple ayant fait l’expérience de la catastrophe trumpienne, votera pour un candidat plus proche de nos valeurs et de nos espoirs. On peut espérer que dans cinq ans, les peuples tentés par le protectionnisme, le repli, la chasse aux migrants, tout ce que Donald Trump représente, seront mieux armés pour résister aux hystéries identitaires.

 La majorité n’a pas tous les droits. Dans un pays démocratique les libertés fondamentales doivent être respectées. Si une majorité restreint ces libertés fondamentales, elle se transforme en dictature. Les protestants étaient majoritaires en Grande-Bretagne, ils excluaient les non-protestants des droits démocratiques, c’était la dictature de la majorité protestante. Si une église, un parti, un gouvernement élu, imposent des valeurs communautaires à l’ensemble de la population, c’est la dictature de la majorité. Quand les femmes étaient exclues du suffrage par la majorité des hommes, c’était une dictature masculine.

Comment agir ? Les gens qui votent mal, peuvent être condamnés, parfois méprisés. On ne doit surtout pas flatter leurs ignorances et leurs préjugés. On peut espérer qu’une éducation citoyenne fera reculer les ombres. D’abord et surtout, nous pouvons agir contre l’utilisation politique de ces attitudes régressives. Les préjugés, les racismes, lorsqu’ils ne sont pas légitimés, mobilisés, utilisés, par des gens parfaitement informés, éduqués, qui font partie du système, restent politiquement paralysés. Leur utilisation par Trump, Sarkozy, Le Pen,  Boris Johnson, Farage, …complétez la liste,  les transforme en armes létales pour la démocratie. C’est cette utilisation qui doit être dénoncée, combattue. Les intellectuels, les mouvements sociaux, les partis qui recommandent les poisons, qui rusent avec les monstres, sont nos premiers adversaires.

Ne partageons pas l’accablement d’une gauche qui aurait « abandonné le peuple ». C’est l’utilisation des préjugés qui transforme le marais en torrent. Les gens qui ne partagent pas les idées mortelles n’ont aucune excuse à présenter pour ce qu’ils sont. Ils mènent le combat dans les écoles, dans les quartiers, dans les institutions, ils sont les combattants de la liberté contre les procréateurs de monstres.  

dimanche 6 novembre 2016

droit du sol


L’une des définitions de l’identité est celle du sol terminal. Non pas le droit du sol où l’on est né, l’adresse de la maternité, du taxi, où le nourrisson a vu le jour, mais le sol terminal, celui où l’on est enterré. Pour beaucoup, c’est le sol terminal et non pas le sol parturiente qui est déterminant. Quand on parle du droit du sol, il faut distinguer le sol de la naissance et le sol de la mort. Au lieu de poser en permanence la question d’où venez-vous, où êtes-vous né, quelle nationalité, posez la question : où souhaitez-vous être enterré ? Souhaiter. Il y a des gens qui ne souhaitent rien, qui disent, moi je prends la peine de mourir, aux autres de prendre la peine d’enterrer. Parce que si on s’occupe de mourir, plus de ce qui va se passer après la mort, on n’en finit jamais. Si on attend que tout soit préparé minutieusement, jamais on ne sera prêt à mourir. Mais dans le cas où la personne a choisi, où elle assure que le lieu de crémation ou d’enterrement est important pour elle, à ce moment, je crois qu’il serait utile de prendre ce souhait comme droit du sol. Qui veut être enterré en France est français. Qui veut être enterré au Maroc est marocain, qui veut être enterré en Israël est israélien. C’est tout simple, non ? Moi, je veux être enterré au pays Basque, je suis basque. C’est ce qu’on appelle le droit du sol.

arrestation d'un etarra


Cher Mikel Irastorza



            Vous venez d’être arrêté par les polices espagnoles et françaises qui vous considèrent comme le numéro 1 de ce qui reste de l’ETA, une organisation terroriste qui refuse de rendre les armes et de se dissoudre.

Ne soyez pas inquiet. Déjà une organisation nationaliste, EH Bai, appelle à un rassemblement à Ascain pour protester contre ce qu’elle appelle une atteinte au processus de paix. Dans les jours qui viennent, d’autres forces politiques protesteront contre votre arrestation, les élues socialistes du pays Basque vont rapidement demander à être reçues par le ministre de l’intérieur pour demander votre rapprochement de vos proches, peut-être une amnistie. Des élus républicains, ayant déposé leur écharpe tricolore qui pourrait vous gêner, manifesteront contre votre arrestation. Vous ne resterez jamais seul.

Si vous avez rendu les armes, si vous aviez appelé à la dissolution d’une bande armée, vous auriez été considéré comme un repenti, un traître par vos anciens camarades de combat et aucun élu de la République n’aurait salué votre geste. Vous auriez connu une vraie solitude.

Mais ayant persisté dans une fidélité à la terreur politique, vous ne serez jamais seul. Vous serez accueilli par une foule de sympathisants à votre sortie de prison, fêté dans les cafés basques, applaudi sur les estrades de meetings abertzale.


samedi 5 novembre 2016

député de la nation ou député ethnique?


Dans la semaine du pays Basque, 5 Nov 2016, un grand entretien avec Colette Capdevielle. Elle annonce qu’elle va se représenter aux élections législatives du printemps prochain. Ahurissant. Pas un mot pour défendre la politique qu’elle a approuvée pendant les quatre ans de pouvoir de la gauche. Elle se présente comme chef d’un lobby basque, avec les deux autres élues : Frédérique Espagnac, Sylviane Alaux. Délégation auprès du Premier ministre pour défendre Aurore Martin (pas un mot sur les conditions qui ont permis sa libération). Pour défendre l’EPCI. Ce n’est pas une élue nationale, mais une élue du pays Basque. Pas une élue de la majorité présidentielle, mais une élue d’un territoire ethnique. Revendiqué, réaffirmé. Elle n’est plus socialiste, elle n’est plus élue républicaine, elle est élue identitaire. Elle se présente comme chef de file d’un lobby basque, comme il y a un lobby breton, un  lobby corse. Regroupant les élus de droite et de gauche. Chers camarades, lisez relisez l’interview dans la Semaine du pays Basque  et dites-moi si j’exagère.

jeudi 3 novembre 2016

anciens prisonniers, arrêtez de gémir


Sud Ouest 3 novembre. D’anciens prisonniers basques se plaignent d’être sur les mêmes fichiers que les terroristes musulmans. Avec les mêmes obligations : pointer au commissariat, interdiction de sortie du territoire sans la permission de police, etc. Leurs gémissements nous fendent le cœur. Mais s’ils veulent se réinsérer complétement, voici un mode d’emploi qui a déjà été utilisé par nombre d’anciens adeptes de la terreur en politique.

Regretter, condamner les actions terroristes auxquelles ils ont participé ou qu’ils ont soutenues.

S’engager à ne plus utiliser des actions violentes à l’avenir.

Refuser de parader sur les estrades nationalistes où l’on célèbre leur engagement terroriste.

Demander à l’ETA de rendre les armes et de dissoudre en tant qu’armée illégitime dans une république démocratique.

Comme les anciens djihadistes repentis qui vont parler aux jeunes scolaires tentés par le diable, faire le tour des ikastolas pour parler de leur expérience, comment ils la regrettent, comment elle fut funeste.

Ils contribueront ainsi au rétablissement d’une société pacifiée et à leur intégration dans cette société.