mercredi 31 décembre 2014

à vous de jouer

Le MEDEF et le Figaro se lamentent de la bureaucratie et du temps perdu pour monter un dossier pénibilité dans les entreprises. Ils ne protestent pas contre le principe. Partir plus tôt à la retraite en fonction de la dureté du travail est logique. Mais que de complications, que de paperasserie…


Pourquoi ne proposent-ils pas un moyen simplifié de mettre en place un principe qu’ils acceptent ? 

mercredi 24 décembre 2014

la peur et la haine

La peur et la haine

Ne dites pas « je ne savais pas », il suffit de tendre la main vers un livre d’histoire contemporaine. Ne dites pas : j’aurais dû, ce sera trop tard. Main dans la main, pas à pas, observez, regardez, décidez.

La première des libertés, c’est la sécurité. Qui va discuter cet axiome ? Si vous craignez d’être tué, si vous avez peur pour votre famille, vous faites vos valises et vous partez. A Belfast dans les années 1970, un protestant vivant dans un quartier majoritairement catholique, un catholique vivant dans un quartier majoritairement protestant, recevait des lettres de menaces, un caillou brisait ses vitres, il savait ce qui pouvait suivre, il rassemblait sa famille, téléphonait à une entreprise de déménagement et remplissait le camion sous les regards éplorés de quelques voisins qui étaient devenus des amis, qui regrettaient, mais comment faire ? Un catholique n’était en sécurité que dans un quartier catholique et un protestant dans un quartier protestant. Ils pouvaient aussi choisir l’exil. En Europe centrale, en Afrique, ces mouvements de population s’appelaient épuration ethnique.  A Belfast on n’osait pas utiliser le mot, trop barbare pour des sociétés occidentales et chrétiennes.

Les émotions qui se répandent aujourd’hui exhalent une odeur fétide. Si telle ou telle partie de la population est associée à la peur de la mort, la solution ne pourra être qu’une épuration ethnique. Chacun chez soi pour être tranquille, des frontières, des garde-frontières permanents, des vigilantes avec batte de base-ball et enfin nous seront tranquilles. Ce que nous disent les Zemmour Front national Roland Ménard, qui se répand dans les millions de chuchotis, c’est que pour être tranquilles, il faut l’épuration ethnique. Sur quelles bases ? Qu’importe les bases, il faut d’abord épurer, après on voit. Ouvrons les camps, on trouvera bien une population pour les remplir. Faisons des lois, on trouvera bien des criminels pour les appliquer.  Sur quelles bases ? La religion ? Et les millions d’Arabes qui ne pratiquent pas ? Sur le nom ? Mais les mariages mixtes ? L’adresse ? Mais les Arabes riches qui habitent près des Champs-Elysées ? Encore une fois, ne vous faites pas de souci. Qui veut épurer trouvera toujours les impuretés.

La difficulté c’est que la pureté totale est impossible. Il reste toujours des impuretés. Une femme qui conduit dans un pays pourtant très pur, c’est une impureté qu’il faut éliminer. Une fille qui veut aller à l’école. A éliminer. Un protestant qui ne va pas au temple le dimanche. Suspect. L’épuration ethnique est une machine infernale qui chasse les boues étrangères et concasse  les différences internes. Dans la France de Zemmour, qui osera encore manger du couscous ?


         

mardi 23 décembre 2014

fêtes

Noêl, la naissance de Jésus, Hanoukka, victoire des Macchabées sur les Grecs, Aïd, qui célèbre le sacrifice d’Abraham. Une fois par an, les rues se saisissent d’une excitation joyeuse dont les signes sont les nombreux paquets, cabas, caddies, l’accélération des pas, la lumière dans les yeux des enfants. Ce jour-là est lié à la famille, à la religion. Un jour, un événement religieux, la naissance d’un prophète, la libération d’un frère, la guérison d’une maladie, s’installe dans le calendrier  et ce jour-là la famille se réunit, mange plus abondamment que d’habitude, viande et desserts, alcool deux fois sur trois, thé et miel. Pour préparer la journée, s’ajoutent aux boutiques permanentes des étals de saison, qui présentent des cadeaux, des nourritures de Noël, de Hanoukka, d’Aïd, qui encombrent les trottoirs, débordent sur la chaussée, qu’on appelle marché de Noël ou rupture de Ramadan ou cadeaux de Hanoukka.

Dans les jours qui précèdent, les voyages se préparent, sur les quais descendent parents, enfants, accueillis par les grands-parents sourire au vent. Souvent, dans les familles éloignées des traditions et qui dénouent les règles, les grands-parents sur le quai sont des divorcés, séparés, remariés, dont les enfants sont divorcés séparés et des enfants se découvrent des frères et des sœurs de péché, les grands-parents saluent poliment les nouveaux, mais malgré tout, la fête continue et les cadeaux se multiplient avec la famille décomposée recomposée et chez qui aura lieu la fête cette année ?

En vérité, je vous le dis, ces fêtes, avant d’être religieuses sont d’abord des célébrations de familles traditionnelles et dans le grand désordre amoureux de notre temps, elles ont du mal à s’imposer. Ou alors comme substitut de normalité. Le temps d’un repas, on fait comme si.

Mais le vrai Noël Hanoukka Aïd, c’est l’ancêtre en bout de table et en bout de vie, son épouse qui a préparé le repas, les filles et les brus qui ont mis la table, les fils, les gendres qui ont porté les cadeaux et conduit la voiture, les enfants qui jouent et se disputent, tout le monde sait qui est qui, qui fait quoi.

La complicité entre les fêtes religieuses et l’ordre familial est si forte que la famille sans la religion n’est plus qu’un livret et la religion sans la famille n’allume plus que des ampoules électriques.


Imaginez que Jésus soit le fils d’un second charpentier. Qu’un macchabée épouse une Grecque. Qu’Abraham doivent sacrifier le fils d’un troisième mariage, que fêterait-on ? 

samedi 13 décembre 2014

cumul

La fondation Jean Jaurès publie un ouvrage intitulé « la politique autrement, réinventons nos institutions ».

L’auteur est  Luc Carvounas. Il est sénateur du Val de Marne depuis 2011, maire d’Alfortville depuis mars 2012 et secrétaire national du PS en charge des relations extérieures.  Chacune de ses fonctions mérite un temps complet.


La liste de ses fonctions m'empêche de lire la suite. Comment peut-on faire une "politique autrement" entravé dans les pires habitudes? 

mardi 9 décembre 2014

fête de la laïcité

9 décembre, fête de la laïcité. Pour les intervenants, pour une bonne partie des présents, la laïcité est une forteresse assiégée : la montée des intégrismes, les manifestations religieuses…


J’avance l’idée contraire : les crispations théocratiques sont dues aux succès de la laïcité, à la séparation plus grande des églises et des états, à la fois dans les lois et dans les comportements. Parmi les religieux, chrétiens, musulmans, Juifs, évangélistes, combien, quel pourcentage obéit aux prescriptions de leur église dans les domaines du mariage, de la sexualité, de la mixité ? L’Occident est l’ennemi parce que les religions qui migrent se dissolvent dans la séparation de l’église et de l’État.   La majorité des migrants se félicitent chaque jour de vivre dans un pays où Dieu est possible mais pas obligatoire.

Deuxième proposition : pour éviter l’arrogance des détenteurs du meilleur système, examiner de manière critique l’histoire de laïcité. La laïcité, dans son histoire spécifique, a été le fer de lance idéologique de la conquête coloniale : il s’agissait de porter la civilisation aux peuples indigènes, et les troupes de Bugeaud étaient toujours accompagnés des instituteurs de l’école laïque, qui faisaient par ailleurs de l’excellent travail et ont formé de nombreux rebelles.

La laïcité dans son histoire spécifique, s’est débrouillée pour que la France, pays laïque, où état et religion sont bien séparés, soit le dernier pays occidental à accorder le droit de vote aux femmes, tandis que des pays rétrogrades, comme le Royaume-Uni où religion et État vont main dans la main, accordaient le droit de vote aux femmes dès 1918.


Enfin, la laïcité, dans son histoire spécifique française, a créé, au nom de la laïcité, une école éponyme, dite école laïque, où le taux de discrimination de sexe, sociale et ethnique, place notre pays en haut de l’échelle. Tandis que des pays où la religion est enseignée dans les écoles, où la journée commence parfois par un service religieux, c'est à dire où non-laïques, sont beaucoup moins discriminants dans ce domaine. De glorieux défenseurs de la laïcité, au sommet de la Montagne Sainte-Geneviève, contemplaient leurs cohortes étudiantes d’où étaient exclues les femmes et la majorité de la société française en criant laïcité comme un coq de basse-cour chante égalité des sexes. 

dimanche 7 décembre 2014

RDA

Die Linke accède au pouvoir dans la province de Thuringe (le monde, 6-12-14). Pour que l’alliance se réalise, Bodo Ramelow, futur président du Land a dû accepter que dans le contrat d’alliance, l’ex-RDA  fût qualifiée d’ »État de non-droit ».

         Combien de communistes seraient prêts, pour entrer dans une coalition gouvernementale, à admettre dans le contrat que le système communiste était un système de non-droit ?