lundi 27 octobre 2014

Alain Badiou dans libération 27/10/14

Alain Badiou dans libération 27/10/14

A propos de la révolution culturelle, Alain Badiou reprend l’argument familier : tous les états démocratiques ont autant de sang sur les mains que les états communistes. Il cite la guerre de 14-18, les guerres coloniales, la seconde guerre mondiale.

Chaque fois que je parle à mes amis qui sont restés communistes des morts du goulag, des victimes de Pol Pot, des famines en Chine et en Ukraine, ils me répondent comme Alain Badiou, et les autres millions de morts, je ne veux pas en parler ? Chaque fois, je leur réponds que les massacres du communisme, à la différence des autres que j’ai généralement combattus, se sont faits en mon nom, au nom de tous les communistes, qui en ont été complices.

Alain Badiou franchit une étape supplémentaire. Maintenant que les massacres du stalinisme maoïste sont connus, ils sont largement condamnés. Pas par Badiou. Il leur trouve des aspects positifs, l’entrée en politique des masses populaires, etc. Quand des intellectuels trouvent des aspects positifs au système nazi, on les appelle révisionnistes, on les appelle négationnistes. Il n’y a pas encore de nom pour les révisionnistes de gauche, pour les négationnistes de gauche, ils ont droit de cité et ne provoquent pas de mouvement de répulsion.

Quand on me demande la différence entre stalinisme et nazisme, ma réponse est la suivante : il est possible d’être négationniste, d’être révisionniste pour les crimes staliniens, alors que pour les crimes nazis, c’est moins bien porté. Pas sûr que Faurisson ou Dieudonné aurait eu l'honneur de dialoguer dans les colonnes de Libération. 



dimanche 26 octobre 2014

à chacun de parler

Ne nous arrivent que les condamnations stridentes de la politique gouvernementale, de la part de la droite, naturellement,  de la gauche extrême, évidemment, et de plus en plus de la part de membres de la majorité qui gouverne, ce qui moins naturel.

Les défenses argumentées de ceux qui gouvernent sont plus faibles, moins présentes. Le parti socialiste est engourdi. De temps en temps, une conférence de presse, et puis tout repart.

Moi-même, personnellement, je suis confronté à des gens de gauche qui disent, nous n’avons pas voté pour cette politique, le chômage augmente, on fait des cadeaux aux entreprises et on assomme les salariés.

Je n’ai pas l’impression de disposer d’arguments solides pour répondre. Pas tellement sur le fond, mais affecté d’un malaise provoqué par les hésitations, les reculs, les bégaiements permanents. La taxe carbone, les réformes des professions protégées, les déclarations intempestives sur les droits des chômeurs. Un jour on prend, un jour on reprend.

Gouverner, ce n’est pas passer son temps à peaufiner l’argumentaire des militants socialistes. Mais quand même on aimerait être davantage aidé.

Et si on essayait quand même avec nos pauvres connaissances ?

La droite nous a légué un déficit chronique en constante augmentation. Des outils de production poussiéreux. Une dépression morale préoccupante. Nos engagements européens, les règles mondiales, nous contraignent à réduire le déficit, à réformer les administrations, les outils de production. Dans une Europe où la droite est majoritaire, où menace de plus les partis politiques de repli nationaliste et d’égoïsme. Dans un monde où la concurrence des pays émergents est rude. Dans ces conditions, les marqueurs d’une politique de gauche sont : réduire le déficit en faisant porter l’essentiel de l’effort sur les revenus les plus élevés et assurer aux plus démunis une amélioration de leur niveau de vie. Cela s’est fait, mal, dans le brouillard, mais le bilan est positif.

Deuxième marqueur : intervenir en permanence pour une meilleure régulation des règles mondiales, pour contrecarrer les folies furieuses d’une spéculation débridée. Le recul des paradis fiscaux, les interventions à l’échelle européenne, dans les conditions politiques où la gauche est minoritaire, parviennent miraculeusement à obtenir des résultats.

Ce n’est pas beaucoup, ce n’est pas glorieux, il n’y a pas de quoi chanter sur les toits. Mais il y de quoi estimer que le bilan n’est pas médiocre. Si l’on veut faire partager cette idée, il faut d’abord que les responsables de ce bilan aient une bonne estime d’eux-mêmes. S’ils passent leur temps à se dénigrer mutuellement, comment voulez-vous que les citoyens les apprécient ?


mercredi 22 octobre 2014

antiquités

KF philo 22 octobre 2014

Capitalisme et besoins. Le capitalisme est un système qui ne vise pas à satisfaire les besoins, mais à faire des profits. Il est à bout de souffle, il va s’écrouler et il faut que les citoyens, les travailleurs, prennent en main leur destin pour construire un système qui va le remplacer.

Face au conférencier, mes cheveux noircissent, mes poumons se décrassent, mes yeux percent à nouveau l’obscurité, et je me retrouve jeune communiste en 1948, dans une école de section, en train d’écouter avidement les mêmes prophéties. Mot pour mot. Rien n’a changé. Vous pouvez retrouver les brochures dans les archives. Soyons juste. Le conférencier dit quand même une phrase sur les systèmes soviétiques dont les intentions étaient louables mais les effets pas toujours positifs.

Rien sur le monde tel qu’il est. Un discours clos, sans lien avec la réalité, sur les capacités du capitalisme (propriété privée des moyens de production qui permet d’exploiter la nature et les hommes), de s’adapter. De se transformer. Rien sur les résultats obtenus par les luttes sociales, politiques, culturelles. Il reste un rouleau compresseur et des peuples soumis. Que des centaines de millions de pauvres soient sortis de la pauvreté à l’intérieur de ce système ne pose pas de question. Que les systèmes sans exception où la propriété privée des grands moyens de production a été étatisée, collectivisée, ont conduit à la famine, à des camps, à l’extermination des peuples, ne pose pas question. Que les grands mouvements de population poussent les migrants à se diriger vers les pays où le capitalisme est le système dominant et que rares sont les migrants qui se dirigent vers la Corée du Nord, vers Cuba ne pose pas question. Que les soulèvements massifs de population dans les pays émergents s’affrontent d’une part aux dictatures politiques et aspirent à un système économique où la concurrence de type capitaliste s’accompagnerait d’un système démocratique et parlementaire, ne pose pas question. Que la moitié des richesses produites dans les grands pays capitalistes soient consacrés à la satisfaction des besoins individuels et collectifs : santé, éducation, protection sociale, transports, etc…ne pose pas question. Que des millions de militants syndicaux, politiques, associatifs, aient obtenu de tels résultats et continuent de se battre pied à pied pour les conserver et les améliorer ne pose pas question. Et que la plupart de ces militants constatent que c’est dans ce système et pas ailleurs que leurs possibilités de lutter et d’obtenir des résultats ne pose pas question. Que c’est dans ces pays et pas ailleurs que se développent les grands mouvements d’émancipation que sont l’écologie et le féminisme ne pose pas question.


Discours clos, démobilisateur. L’avenir : ou bien le capitalisme s’effondre, ou bien la révolution le remplace par un autre système. A vouloir tout, on n’obtient rien. Tout ce qui change, qui réforme, qui améliore, n’est qu’un leurre. En attendant, on crie et entre deux cris, on s’endort. 

lundi 20 octobre 2014

le passé est présent

         Puisque l’ETA a déposé les armes et que d’ IK il ne reste que les morts et les années de prison, pourquoi discuter aujourd’hui de ce qui est terminé ?

         Parce que dans les pays où la terreur a été le moyen privilégié de la politique, son bilan, son examen, sa condamnation, sont des étapes nécessaires. Partout. Voyez l’Irlande du Nord. Pour permettre la nouvelle étape qui associe catholiques et protestants au gouvernement, il faut découvrir les charniers, déterrer les morts, publier des livres d’histoire. Dans la Russie de Poutine, on interdit les centres de recherche comme Memorial et les anciens du KGB sont portés au pouvoir.

         Oui, vous me faites peur, Gaby Mouesca, à nommer « cris » des meurtres et des attentats, car c’est vous qui décidez si la situation mérite de pousser ces cris ou de ne pas les pousser. Demain, si vous estimez de les pousser à nouveau, vous le ferez.

Vous refusez la justice et la démocratie. Quand on commet des crimes, seule la justice est légitimée à juger les criminels. Pas pour vous :

« Seuls nos enfants seront légitimés à nous juger ». Et si les enfants de vos victimes se mettent à pousser des cris, seuls leurs enfants seront légitimés à les juger. « Seuls nos enfants pourront nous juger ». C’est le mort d’ordre de toutes les sociétés où règnent la vendetta et la terreur. 

dimanche 19 octobre 2014

le cri

Ma réaction au documentaire « génération des autonomistes basques » France 3 6 octobre 14, est publiée dans la Semaine du Pays basque du 17 octobre 14 suivie d’une « réponse » de Gaby Mouesca.

Le Pays basque était occupé, humilié et la lutte armée, les attentats, les prises d’otage, étaient des « cris » contre ces humiliations. IK a « recouru à la lutte armée comme on lance un cri ».

Ainsi, dans les coffres de voitures ne se trouvaient pas de la dynamite, mais des cris. La poudre qui expulse la balle est un cri, la balle qui pénètre la chair humaine est un cri.


Mille fois ces cris ont été poussés et mille fois des victimes ne se sont pas relevées tant ces cris étaient stridents. Yoyès fut victime d’un cri. Les conseillers municipaux, les élus du Pays basque ont été victimes de cris. Vingt ans de prison pour avoir poussé un cri, c’est cher payé. 

vendredi 17 octobre 2014

intégrismes

Biarritz. Vendredi matin 17 10 14. Je sors de la libraire Victor Hugo. Je croise un prêtre ensoutané discutant avec une commerçante. Depuis le temps, je me suis préparé. Monsieur, puis-je vous dire un mot ? Monsieur en dit beaucoup, je m’exclus par ce monsieur de la communauté des catholiques. Je ne peux quand même pas dire « mon père », mon père est mort depuis près de quarante ans, enterré au cimetière de Bagneux. Monsieur, les paroles coulent parce que je les ai répétées mille fois en croisant les curés intégristes qu’impose Mgr Aillet à son diocèse.   Monsieur, en portant cette robe noire, vous n’avez pas l’impression de vous exclure du monde ? Exactement comme les femmes musulmanes qui portent une burka ? Non, au contraire, me répond-il, sa réponse n’a aucune importance, l’important, c’est que j’ai trouvé l’occasion de le lui dire, et bien entendu il n’allait me répondre, je suis coupé du monde. Il m’a répondu au contraire. Il m’a dit qu’une burka ce n’est pas pareil. Pourquoi ce n’est pas pareil ?

Goutte d'Or. Souvent j’ai eu envie, mais je ne l’ai jamais fait. Envie de m’approcher d’une femme voilée partout et lui poser la même question. Je ne l’ai jamais fait, je ne le ferai jamais. Pourquoi cette différence de traitement ? Peut-être parce que je considère le prêtre intégriste comme revendiquant son appartenance à une caste supérieure alors que la femme voilée est plus victime qu’arrogante. Le prêtre ensoutané est un cadre supérieur de l’intégrisme, la femme voilée en est l’esclave. En me révoltant contre le prêtre, je suis à égalité. Pour la femme voilée, je fais partie des puissants. Je ne suis pas son égal.


mercredi 15 octobre 2014

sur commande

Ce matin, dans toutes les écoles et tous les collèges, les enseignants se réunissent pour discuter des contenus de l’enseignement. Tous en même temps, à la même heure. Les écoles seront fermées et les enfants mis en garderie.

Tous en même temps, à la même heure, ils diront aux parents, aux enfants, à la nation, qu’ils sont très soucieux des programmes scolaires, mais qu’ils n’ont pas trouvé les deux heures nécessaires pour en discuter hors service, il faut donc fermer les écoles pour leur donner ce temps.


La majorité des enseignants consacrent leur temps et leur intelligence à éduquer, transmettre, former, sans compter. Ils reçoivent les parents, ils discutent, ils améliorent. En plus de leur service. Leur dévouement est masqué, brouillé par une incroyable lourdeur administrative qui veut faire croire au pays qu’ils ne réfléchissent à leur métier que sur injonction ministérielle.  

mercredi 8 octobre 2014

ils ne regrettent rien

France 3 diffuse le 6 octobre un documentaire « génération des autonomistes basques ». sur IK (Iparretarrak). Les anciens sont interviewés. Philippe Bidart, Gaby Mouesca, Cyrille Perez…

Ils ont participé à des actions armées, ils ont fait de la prison, tué des soldats et des gendarmes, détruit des agences immobilières, des banques. Avant, disent-ils, nos parents avaient honte d’être basques. Aujourd’hui, on a le sentiment d’appartenir au même peuple.

La nouvelle génération, celle d’IK, rompt avec les modérés d’Enbata. Ils commencent les actions, les coups d’éclat. Ils font sauter les agences immobilières, les syndicats d’initiative, Ils ne voulaient pas que le Pays basque soit « le bronze-cul de l’Europe».

Puis on passe aux choses plus sérieuses : des agressions physiques, deux militaires tués, des gendarmes, des attentats. Les hauts faits d’armes : la libération de la prison par un commando. La fille du directeur de prison prise en otage. Ils sont tous fiers, c’était très bien préparé.

« J’aime le pays basque, c’est pour ça qu’on m’a emmené en prison » dit la chanson.

         Ils racontent tout ça l’air buté, le béret vissé sur la tête. Ils n’expliquent pas bien pourquoi la lutte armée s’est arrêtée sans avoir rien obtenu. Ils ne racontent pas les tensions avec le Pays basque sud. Au Sud, les etarras auraient préféraient avoir une région de repli tranquille. Mais les nationalistes du Nord se sentaient floués. Eux aussi voulaient être des hommes, des vrais, prendre la dynamite et le fusil, ne pas être cantonnés dans l’hôtellerie. La  lutte armée au Pays basque Nord a eu d’abord cet objectif : montrer que les nationalistes de France étaient aussi courageux que les combattants d’Espagne. Quelques morts, quelques dizaines d’années de prison, quelques bâtiments détruits, la fille du directeur de prison prise en otage, ils ont gagné leur place au Panthéon nationaliste. Ils ont le droit de définir qui est basque et qui ne l’est pas. Sont basques ceux qui s’inclinent devant l’héroïsme de IK. Ne sont pas basques ceux qui n’admirent pas les fronts butés, les certitudes ombrageuses, le vide de la pensée.


lundi 6 octobre 2014

belfast ma stupeur

Belfast mon amour documentaire de Frédéric Tonolli et Arnaud Hamelin, France 5, dimanche 5 octobre 14.

L’histoire des troubles à travers un « fait divers » : un homme assassiné, sa fiancée se suicide un mois plus tard. Une confusion impénétrable. Les « troubles » sont tantôt une guerre entre protestants et catholiques, puis une guerre entre l’IRA et l’armée britannique, puis une guerre entre paramilitaires protestants et républicains.

Les journalistes de l’image ont-ils le droit d’être paresseux ? Ont-ils le droit de se dispenser de lire quelques livres sur le conflit ? Certains, s’ils n’ont pas le temps de lire, demandent à des chercheurs de les conseiller.


Pas F. Tonolli et A.Hamelin. Ils se sont passés de conseillers scientifiques. Ils ont construit le récit des troubles à partir de quelques tracts républicains, d’entretiens avec des nationalistes. Ils se seraient contentés de filmer un drame, celui d’une fin tragique d’un amour adolescent, pourquoi pas ? Mais ils voulaient faire l’histoire des troubles en racontant une tragédie singulière. Le résultat prend place dans la longue liste des sottises qu’ont engendrées le conflit nord-irlandais. 

dimanche 5 octobre 2014

manif pour personne

J'avais préparé ma pancarte (je demande pour les prisonniers basques les droits que l’ETA a refusés à ses victimes). Ils ne sont pas venus manifester. ils oublient leurs prisonniers, je n'oublie pas leurs crimes.

jeudi 2 octobre 2014

intermittents

Sur Facebook ne s’inscrivent que les bonnes nouvelles. Les naissances, les mariages, les spectacles, les publications, les photos de vacances. Les mauvaises nouvelles n’apparaissent jamais sur Facebook. Si les historiens du futur ne disposaient que des archives Facebook, ils pourront retrouver les traces d’une société heureuse. Pas de nécrologie sur Facebook.

L’ensemble de personnes que nous appelons société vit généralement dans l’intermittence. La majorité. Une minorité vit dans l’assurance que l’avenir est bouché, que demain sera pire qu’aujourd’hui et aujourd’hui meilleur que demain. Une petite minorité vit dans la certitude que l’avenir lui appartient, que ses désirs sont des ordres, que ses envies seront exaucées. Entre les deux, des intermittents qui ne sont jamais sûrs. D’après Facebook, ils sont heureux et souriants. D’après l’écran de télévision, ils sont inondés, chômeurs, malades.

Ainsi, moi personnellement, je vous donne un exemple, mais il pourrait y en avoir tellement d’autres. Je vis en couple non marié. Si vous épousez une conseillère municipale, vous aurez droit à un passe pour l’ensemble du Festival du cinéma d’Amérique latine. Si vous êtes seulement concubin, vous aurez droit à quelques tickets, une invitation pour la soirée d’ouverture, une pour la soirée terminale, et c’est tout. Une invitation pour le cocktail, non. Invitation pour une seule personne, et vous imaginez la scène, vous arrivez à l’entrée de la salle de cocktail, on laisse passer votre concubine conseillère, et vous, c'est à dire moi, le cerbère dit non, comme si j’étais une racaille à l’entrée d’une boîte de nuit. Or cette scène pourtant trépidante et pleine de sens parce qu’elle exprime l’intermittence de la vie, ne se trouvera jamais ni sur Facebook, ni au journal de vingt heures.


Pourtant, l’intermittence, c’est la vie. Celui qui n’est sûr de rien déprime, galère, plonge. Celui qui est sûr de tout s’atrophie. Seuls les intermittents sont inventifs, actifs, entreprenants, chercheurs, car ils sont constamment au bord du gouffre, ils doivent pédaler pour rester en équilibre. 

que reste-t-il?


Laurent Cantet, Retour à Ithaque, scénario de Leonardo Padura. Sur la terrasse d’une maison à Cuba, face à la mer, dos à la ville, d’anciens amis se retrouvent et parlent du passé. L’écrivain s’est exilé, il n’a plus écrit. Le peintre est resté, on l’a interdit d’exposition. La doctoresse s’étiole, ses enfants vivent à l’étranger. L’apparatchik apporte du whiskey autant que vous en voulez. Le noir y a cru, s’est battu en Angola, et il regrette les moments où il croyait. « Ils », derrière « ils », ceux qui ont le pouvoir, ils ont utilisé nos croyances pour nous manipuler. Et si la croyance ne suffisait pas, ils nous faisaient peur. Les mains qui tremblent. La peur de la prison, de la répression, la peur de perdre le travail. La peur. Un demi-siècle de communisme a détruit plus de deux générations, démoralisées, servile ou corrompues. Un tableau de Cuba qui émerge de ces conversations jusqu’à l’aube qui ne laisse rien à sauver du castrisme. Le film va-t-il être diffusé à Cuba ? Guère probable.     


Un film à voir pour ceux qui ont conservé du communisme au moins une certaine nostalgie pour le castrisme. Si ce lambeau est balayé, il ne restera plus que la Corée du Nord.

une main fraternelle

Tu exagères, me dit un ami de la section socialiste de Biarritz. C’était quand même le bon temps. L’excitation, la camaraderie, la chaleur, le bon temps de l’engagement collectif, des lendemains qui chantent. Veux-tu venir en parler ? Bien entendu, Je suis prêt à porter la mauvaise parole partout où elle risque de ne pas être entendue. Quand nous tendions la main aux socialistes, c’était une main fraternelle. Une main de fer.