samedi 28 juin 2014

fin de guerre

Les derniers nationalistes corses cagoulés et armés sont déposé leurs armes et leur cagoule. Ils attendent qu’on les applaudisse.

Dans une société en paix, si un homme tue un homme, c’est un crime. Dans une société en guerre, ce crime est condamné par un camp et applaudi dans l’autre camp. Depuis longtemps, la société corse est une société en paix où une minorité de zorros défraîchis se croyaient en guerre.

Nous n’applaudirons pas les hommes qui cessent le feu. Leur abandon aujourd’hui juge leurs actes d’hier. En cessant le feu, ils condamnent rétrospectivement le nationalisme armé et tous ceux qui n’avaient pas compris que leur société était en paix depuis longtemps. Ils transforment en crimes toutes les actions patriotiques. En cessant le feu, ils transforment d’héroïques patriotes en vulgaires délinquants de droit commun.  





jeudi 26 juin 2014

KF philo

KF Philo 25 juin 2014

Soirée sur pop’philosophie.

Présentée par Lionel Fauré-Corréard et Mathieu Accoh. (LFC et MA).

Définition : la pop’ philosophie est un courant philosophique qui s’intéresse à des sujets souvent considérés comme illégitimes. Ce peut être la bande dessinée, les séries télévisées, etc… et en déceler les ressorts conscients ou inconscients, des thèmes de réflexion plus classiques, etc.

LFC et MA utilisent ces méthodes dans un séminaire régulier de la médiathèque où ils réunissent une centaine de personnes, dont une partie importante de jeunesse étudiante et scolaire. LFC utilise aussi des méthodes actives qu’il range dans la pop’philosophie : il entraîne sa classe dans les rues de Bayonne et leur fait cours en public. Ou bien fait cours dans les arbres.

Ce qu’ils présentent ici est une pédagogie, pas une philosophie. Ils partent du bas, remontent vers les auteurs classiques. Tout le monde est philosophe, tout le monde peut philosopher, donc personne n’est philosophe. Il faut prendre plaisir. La philosophie aide à vivre, disent-ils.

Dans ce KF philo, la démarche est inverse. Les participants sont généralement pleins d’expérience, de voyages, de vie personnelle et collective et ils sont avides de donner du sens à tout ça. Ils ne cherchent pas du plaisir, ils veulent comprendre. Et parfois, cette recherche demande des exposés denses qui les safisfont parce qu’ils sont denses.

Ce que nous entendons ressemble trop au philosophe perché, au cercle des poètes disparus (me dit Brigitte). La philosophie qui « apprend à vivre » qui « fait du bien », qui « rend heureux », on la trouve plus dans les religions, les croyances, les gourous qui demandent des « disciples ».

Le choc fut rude et salutaire. Les deux maîtres qui étaient à l’écoute, qui insistaient sur ce qui venait des élèves pour construire leur réflexion, ne supportaient plus les réflexions quand elles venaient d’autres compétences, d’autres réflexions. Leur autorité était mise en doute. Ils furent nerveux en conséquence.


recension

aujourd'hui, jeudi 26 juin , recension de mon livre "éloge de l'infidélité" dans le supplément livres de Libération. Je suis content.

mercredi 18 juin 2014

Encore un effort, camarades, nous n’avons pas touché le fond.

Les syndicats enseignants, les associations de parents d’élèves, les pédagogues et les médecins, demandaient une semaine scolaire mieux adaptée aux besoins des élèves. Ils n’ont pas fait grève quand cette aberration s’est mise en place, mais une partie d’entre eux sont vent debout contre un gouvernement qui veut la rectifier.
 Les syndicats de la SNCF, les élus, les partis politiques de gauche, réclamaient le retour d’une association plus étroite entre le réseau ferré et les transports de voyageurs et de marchandise. Une partie d’entre eux sont maintenant vent debout contre la réforme qu’ils réclamaient avec force.
Les syndicats, les gens du spectacle, les animateurs, les directeurs de salle, étaient tous conscients qu’une réforme du régime des intermittents était nécessaire. Ils sont maintenant vent debout contre l’accord signé entre le MEDEF et la CFDT, accord que le gouvernement doit ratifier. Ils n’ont pas fait grève pendant les discussions. Ils ne se sont pas fait entendre au moment de la signature entre les organisations syndicales et patronales. Au moment où le gouvernement se prépare à ratifier un accord entre syndicats, ils demandent aujourd’hui au gouvernement de ne pas le ratifier.
 Je ne sais pas quelles sont les bonnes réformes. Je sais que les mauvaises réformes sont celles qui sont proposées par le gouvernement socialiste.
Si les choses se poursuivent ainsi, nous allons lentement mais surement vers le retour d’une majorité de droite et toute la gauche sera enfin rassemblée dans la rue.
Qui va reprocher aux intermittents de protester contre des réformes qui fragilisent une partie d’entre eux ? Aux enseignants de protester contre quelques heures de plus. Aux profs de prépas de protester parce qu’on ne va plus leur payer les heures supplémentaires non faites ? Ils sont dans leur rôle. Mais ils sont forts s’ils trouvent un écho dans la majorité gouvernementale  parmi les parlementaires, parmi les militants socialistes.
Les manifestations contre le mariage pour tous étaient autrement importantes que les mouvements d’aujourd’hui. Mais elles ont rencontré un front uni qui a emporté l’adhésion d’une partie même de la droite et du centre. La réforme est passée. Si les élus et les militants ouvrent leur parapluie à la moindre averse, alors ils encouragent les bourrasques.
Les grèves d’aujourd’hui expriment la persistance d’une radicalité impuissante. Elles sont inquiétantes si elles rencontrent un appui gêné de la majorité gouvernementale. Aujourd’hui, une partie de la gauche honteuse célèbre le bilan du gouvernement Jospin en opposition au bilan de Hollande. Elle oublie qu’elle a contribué à la défaite socialiste en étant parmi les plus critiques sur ce bilan pendant la campagne des présidentielles de 2002. Oubliées les avancées, tout ceux qui avaient participé au gouvernement reniaient leur participation et tapaient sur le bilan. Ils avaient honte d’avoir gouverné. Aujourd’hui, toute cette gauche est à nouveau mal à l’aise quand leur parti est au pouvoir. Elle est mal à l’aise d’avoir à respecter des règles européennes qu’elle a votées à Bruxelles. Elle est mal à l’aise de devoir affronter un monde où les peuples émergents refusent les inégalités.

            Cette gauche-là, en courbant l’échine, anticipe l’échec de 2017. Elle sera plus à l’aise en manifestant le lendemain de la défaite et pourra se consoler en célébrant le centenaire de la révolution d’octobre.

mercredi 11 juin 2014

christine Angot à Barbès.

Libération, 1 juin 14. Chronique de Christine Angot : elle habite le « quartier noir » de Barbès et parfois quand elle rentre le soir, elle est la seule blanche. Elle dit à un ami qu’elle aimerait échanger son appartement contre un appartement à New York. Son ami lui répondit qu’il ne fallait pas rêver, même si son appartement était génial, jamais des américains ne viendraient habiter dans son quartier. Christine Angot se sentit rougir « jusqu’à la racine de ses cheveux ». « J’avais honte de ce que cette rougeur manifestait. « disait-elle autre chose que la honte que j’éprouvais moi-même de ce quartier ? Et celle qu’elle éprouvait enfant quand elle vivait à la ZUP avec sa mère ?  Plus que la situation, « c’était d’avoir honte que j’avais honte ». En une seconde, par un mot, une phrase,  une remarque, « je me retrouvais dans un état d’infériorité ». Par rapport à cet ami dont l’appartement donnait sur le canal Saint-Martin. « Les barreaux d’échelle que j’avais crus solide étaient vermoulus ».

J’ai écrit à Christine Angot :


Chère Madame Angot,

J’habite la Goutte d'Or un quartier que vous nommez Barbès. Quand je rentre tard le soir, souvent je suis le seul Blanc. J’avais offert de louer mon appartement aux parents d’une étudiante américaine amie de  ma petite-fille. Ils sont venus voir l’appartement et ne l’ont même pas visité. Ils ont fait quelques pas dans le quartier et sont repartis. Sans me dire un mot, sans m’appeler au téléphone pour dire qu’ils renonçaient. J’étais en colère ou j’ai rougi ? Les deux sans doute. Je suis prof de fac retraité. Mes amis habitent des maisons dans le haut de Belleville  ou des appartements qui donnent sur le canal Saint-Martin. Dans mon enfance en Picardie, j’avais honte d’inviter des amis chez moi, pour l’accent de mes parents et pour l’état des toilettes, les deux confondus. Aujourd’hui, les amis qui viennent chez moi sont persuadés que j’habite le quartier par engagement militant, comme des coopérants dans une zone inhospitalière.

Comme beaucoup d’habitants non-immigrés qui habitent le quartier, j’ai loué puis acheté mon appartement parce qu’il me permettait de vivre dans Paris à un prix accessible. Qui achète ou loue à Barbès connaît le quartier. Il parie sur l’avenir. Un jour peut-être la Goutte d'Or sera le Marais du Nord de Paris. Un jour peut-être. En attendant…Les vendeurs à la sauvette, les produits contrefaits, les patrouilles de police, la saleté des rues. En attendant, le rouge qui monte aux joues. Quand ma petite-fille me dit, quand même, c’est sale dans ton quartier. Ou bien : il y a beaucoup de mendiants par ici.

On ne refait pas sa vie et le rouge aux joues ne se commande pas. J’ai réagi en écrivant un livre sur le quartier (La Goutte d'Or, quartier de France, aux éditions Autrement). J’ai réagi en militant dans des associations. J’ai appris au fil des ans que la présence dans ces quartiers de personnes comme vous et moi sont ressentis par les plus démunis, par les plus pauvres, comme une protection contre le pire. Ils m’ont dit, encore et encore, surtout, ne partez pas. Ne nous laissez pas couler comme il arrive dans certaines cités. Sachez que vous faites partie d’une population nombreuse, connue des gens du quartier, considérée comme un filet contre les dérives des quartiers concentrés de misères.


Vous avez eu honte de rougir. Et pourquoi un petit coup de fierté à l’heure de l’apéritif ?    

goutte d'or juin 14

Devant les marches du métro Barbès, nous sortons du cinéma Louxor après avoir vu Map to the Stars. Je marche devant avec ma canne. Brigitte le voit. Un jeune qui me palpe le derrière pour repérer mon portefeuille. Elle l’interpelle. Arrêtez, je vous ai vu. Elle a vu aussi son « veilleur » qui lui a fait signe de me suivre. Bonne cible. Elle se met à crier. Elle interpelle aussi son veilleur. Elle est en colère. Je saisis mon téléphone et je dis j’appelle la police. Puis je parle au plus jeune, qu’est-ce que tu fous là ? Tu fous ta vie en l’air. Barre –toi. Je crie. Le marchand de journaux me soutient. Vous voyez ce que je dis aux réunions ? il faut des flics en permanence, sinon, ça ne marche pas.

S’il y a en permanence des voyous, dealers, vendeurs de cigarettes et pickpockets, il faut en permanence des flics pour les surveiller, les arrêter, les dissuader. Une patrouille de temps en temps ça ne marche pas.


Autour de Barbès, les mêmes mouvements, les mêmes inutilités. Parfois, les vendeurs ont disparu et le chemin est dégagé vers le marchand de journaux et la bouche de métro. Parfois, il faut pousser et crier pour passer.

manifestation à Bayonne

Samedi prochain aura lieu à Bayonne une manifestation dite pour le processus de paix au Pays basque qui demandera en particulier le rapprochement des prisonniers basques de leur famille. Participeront à cette manifestation des nationalistes convaincus et des élus de tous bords, unis vers le même objectif : la paix au Pays basque, convaincus que si l’on rapproche les prisonniers de leur famille, le processus de paix sera facilité.

Première remarque : ce qui a facilité le processus de paix, c’est d’abord la décision de l’ETA  de cesser le feu. De déposer les armes. Or je n’ai pas souvenir que la plupart des manifestants de samedi prochain aient jamais manifesté ensemble pour demander à l’ETA de cesser le feu, qui était pourtant la première condition pour l’ouverture d’un dialogue.

Deuxième remarque. Les prisonniers dont on demande le rapprochement ont été acteurs ou soutiens actifs d’une terreur dont a souffert le pays basque espagnol pendant trente ans. Pendant trente ans, les élus « espagnolistes » ne pouvaient sortir sans garde du corps. Je n’ai pas souvenir que les manifestants de samedi prochain aient manifesté ensemble contre cette terreur.

Je ne suis pas contre le rapprochement. Mais pas pour une demande qui oublie le passé, qui gomme la terreur. Je demande le rapprochement parce que je demande pour les prisonniers basques les droits qu’ils ont refusés à leurs victimes.

Je ne suis pas contre le rapprochement. Mais pas pour le seul rapprochement des prisonniers dont les délits sont les plus graves : crimes en réunion soigneusement prémédités. Si l’on demande le rapprochement de ces prisonniers, il faut le demander pour tous les prisonniers de droit commun dont souvent les délits sont beaucoup moins graves.


Pour résumer : si samedi prochain, le mot d’ordre est « rapprochement sans exception de tous les prisonniers de leur famille ». Si samedi prochain le mot d’ordre est « nous demandons pour les prisonniers basques les droits qu’ils ont refusés à leurs victimes », alors, j’irai marcher, même avec ma canne. 

samedi 7 juin 2014

Georgette Marchais

Je regarde Marine Le Pen dans les débats télévisés et elle me rappelle irrésistiblement un autre tribun conquérant, Georges Marchais. La même conviction que n’importe quelle contre vérité peut être acceptée si elle est affirmée avec force. La même usurpation du poste de porte-parole des couches populaires. Le même mépris pour le travail intellectuel. Je propose de nommer la présidente du Front Georgette Marchais.

jeudi 5 juin 2014

groupex 4 juin 2014



Suite de notre discussion, avec une partie qui est terrain commun, et une partie qui ne l’est pas. En tout cas, la vivacité de la discussion prouve d’abord que nous sommes capables d’exister malgré la disparition de tous nos repères d’antan.


Pendant une bonne partie du vingtième siècle, le socialisme et le communisme avaient joué ce rôle, en concurrence avec les nationalismes. Ils disaient aussi que les riches, les nantis, les patrons, maintenaient le peuple dans la misère, et qu’en se débarrassant des exploiteurs, le peuple accèderait au pouvoir et serait heureux. Les socialistes et les communistes ne portaient pas de cagoules car ils attribuaient le rôle moteur à des mouvements de masse et non pas à des comploteurs armés dont ils se méfiaient. Ils agissaient donc au grand jour. Même quand ils arrivèrent au pouvoir et arrêtèrent et torturèrent des millions, ils agissaient à visage découvert, leurs victimes les reconnaissaient dans la rue quand elles étaient parfois libérées.

Dans les pays où ils n’étaient pas au pouvoir, le socialisme militant était le grand espoir des classes populaires. Il était l’école, l’université, le centre de formation, de ceux qui n’allaient ni à l’école ni à l’université. Le nationalisme leur offrait parfois des accès à la langue, la littérature, les chansons militantes et des cagoules qui leur permettaient d’échapper à leur destin.

Aujourd’hui, il n’y a plus rien de tout ça. C’est bien ou c’est mal. Inutile de le déplorer. Il reste les populismes et les nationalismes dont le point commun est la préférence nationale. La préférence nationale n’est pas seulement une politique restrictive de répartition des richesses. Elle est beaucoup plus. Elle dit au dernier des derniers, aux plus démunis, culturellement, matériellement, aux plus à la dérive, aux plus galériens, à tous ceux que les nantis appellent le peuple pour le glorifier ou le mépriser, elle leur dit : vous n’êtes rien, mais avec nous vous serez tout. Des étrangers vous ont dépouillé, vous maintiennent dans la sujétion, dans le chômage. Parce que vous appartenez à la nationalité moldave, vous qui êtes les derniers, vous serez les premiers.

Pour combattre ces dérives qui sont de réelles menaces, il ne faut rien céder, pas un pouce, dans le combat des idées. Contre les national-populismes de droite et de gauche. Contre l’idée que l’identité pourrait être de gauche et qu’il faut même l’arracher à la droite. Ces mouvements s’adressent et murissent sur les rumeurs, les simplifications, les contre-vérités, les évidences infondées. Ils s’adressent à ceux qui sont les moins bien armés intellectuellement, politiquement, culturellement, pour résister aux discours de haine.

Dire ensuite que la peur de l’étranger ne dit rien sur l’étranger, qu’elle ne décrit que ceux qui ont peur. Ce n’est pas une question de nombre. (Aujourd’hui, les musulmans sont des millions alors que les Juifs était moins d’un million). La peur et la haine des Juifs ne disaient rien sur les Juifs, elles disaient beaucoup de choses sur le peuple français. Dans l’Angleterre protestante, quand les catholiques eurent disparu, des pogroms avaient lieu contre des personnes qui n’allaient pas au temple et qui étaient ainsi accusées d’être des catholiques. La haine des catholiques signifiaient que les citoyens britanniques du 19ème siècle se définissaient d’abord négativement : nous ne sommes pas catholiques, nous ne sommes des esclaves de Rome, nous ne sommes des sous-développés, des paresseux, des profiteurs qui se reproduisent comme des lapins.

Aujourd’hui la haine ou la peur des musulmans décrit d’abord une inquiétude extrême d’une partie importante de la population française. On ne combattra pas cette peur en allant dans son sens, en disant : vous avez raison d’avoir peur, les musulmans sont une menace réelle.

Le racisme et la peur des autres ne renseignent jamais sur les « autres ». On n’apprendra pas grand-chose sur l’histoire des Juifs en étudiant l’antisémitisme des pays arabes à leur égard. Il nous renseignera sur l’histoire des Arabes au vingtième siècle. Que la moitié des prisonniers aux États-Unis soient des Noirs nous renseigne surtout sur la manière dont le pays traite ses minorités. Peut-on généraliser ? Ou y aurait-il une peur particulière, celle qui concerne les Arabes, qui serait réellement fondée ? Je ne le pense pas. Les thèses de d’Alain Finkelkraut ne seront guère utilisées pour l’histoire de l’immigration arabe en France. Mais elles seront précieuses pour nous renseigner sur l’histoire intellectuelle de la France en ce début du siècle.

Comment résister aux peurs ? Une enquête sur les agressions subies par les enseignants. Le résultat est terrifiant. La moitié ont subi des insultes et des agressions. D’autres chercheurs vérifient l’enquête et en pointent les faiblesses méthodologiques. Les gros titres portent sur la grande peur des chefs d’établissement, l’angoisse des pédagogues. Les remarques de chercheurs qui mettent en doute les résultats seront rangés dans un coin, près des mots croisés.

Résister, c’est d’abord dire, inlassablement, que la situation des sociétés que nous connaissons a évolué vers le mieux. Sorties de pauvreté, niveau de vie, espérance de vie, éducation, santé, le monde va mieux et parce qu’il va mieux, résiste et résistera toujours plus aux discours de haine préférentielle. Résister, c’est dire inlassablement que la majorité des musulmans est déjà intégrée à la société française, que les mariages mixtes sont en augmentation. En tout cas on n’aidera pas à leur intégration en leur disant qu’ils sont incapables de s’intégrer ou qu’ils ne le souhaitent pas.





dimanche 1 juin 2014

bavardages

Bavardages : paroles pour se faire plaisir

Nous sommes partie prenante d’une Europe qui est majoritairement à droite. Nous sommes gouvernés en France par une équipe gouvernementale composés d’individus individuellement compétents et sympathiques qui collectivement forment une équipe de bras cassés qui n’arrêtent pas de s’excuser d’être au pouvoir. Telle est la réalité.

Dans  l’Union européenne, la qualité de vie, le degré de protection sociale, sont très élevés. Dans cette Europe, les partis réformistes de gauche qui arrivent au pouvoir sont contraints à des politiques budgétaires rigoureuses.  Ceux qui lâchent la bride sont chassés du pouvoir pour longtemps.

Cette politique provoque un mécontentement généralisé. Les privilégiés crient à la ruine, les plus pauvres ne peuvent plus attendre, les classes moyennes sont étranglées. S’ajoutent à ce mécontentement les discours indignés d’une partie des députés et des membres du parti socialiste. Plus les militants qui rasent les murs.

Etant donné que ce gouvernement ne changera pas fondamentalement de politique, s’époumoner pour un changement de politique ne peut avoir qu’un seul sens : il faut que le gouvernement socialiste parte et qu’il soit remplacé par la droite. Tout le monde pourra alors manifester son mécontentement.

Je fais partie des satisfaits. Je vais payer mille euros d’impôts en plus et comme je suis dans la tranche des dix pour cent les mieux payés en France, je trouve ça juste. D’autant plus que de l’autre côté de l’échelle, les moins payés vont être revalorisés.

Si ceux qui payent mille euros d’impôts en plus manifestent en même temps que les plus modestes qui trouvent que leur revalorisation n’est pas suffisante, il y aura beaucoup de monde dans les rues.

Mon bavardage à moi est de dire qu’en deux ans, le gouvernement socialiste a obtenu de bons résultats. Il a réformé, réduit le déficit. Réciter le catalogue ne convainc personne. Mais si un gouvernement aussi maladroit, aussi incompétent, aussi peu convaincu, obtient de tels résultats, on peut rêver de ce que serait la situation si nous étions gouvernés par des socialistes à la fois sociaux-démocrates et convaincus du bien-fondé de leur politique.