dimanche 29 septembre 2013

inassimilables

Inassimilables


            Rien n’est jamais pareil. Il fut un temps au Royaume-Uni où la question centrale de la vie politique fut la question catholique. Les papistes vivaient dans la crasse et la misère. Les quartiers où ils étaient majoritaires étaient lépreux, manquaient de tout. Ils peuplaient les prisons. Sur ordre de leurs prêtres, ils faisaient beaucoup d’enfants et les enfants livrés à eux-mêmes étaient réduits à la mendicité. Et pourtant, ils osèrent demander le droit de voter et de se présenter aux élections. Regardez-les, comment voulez-vous qu’ils deviennent des citoyens britanniques ?

            Cette question divisa les familles et les partis politiques. Le parti libéral se déchira. Le parti travailliste se partagea. L’avenir du pays était en jeu. Le Royaume-Uni était une nation protestante et les droits accordés à la minorité catholique mettraient en jeu son identité historique. Les catholiques maintenaient les pays où ils gouvernaient dans le sous-développement économique et politique. Ils soutenaient les souverains absolutistes et refusaient toute avancée démocratique. Ils maintenaient les femmes dans une situation misérable. Ils adoraient des idoles dans leur église. Fétichistes et idolâtres. Ils accordaient plus d’importance aux ordres du Vatican et en cas de conflit, choisiraient l’ennemi juré. Ils étaient tout simplement inassimilables.

                        Cette question partageait les partis et les familles. Des partis politiques se présentaient sous l’étiquette « protestante » dont l’objectif premier et unique était de lutter contre l’influence catholique pour défendre la loi fondamentale : le Royaume-Uni était une nation protestante. .  Les derniers candidats se présentaient encore à Liverpool et Glasgow jusqu’à la deuxième moitié du vingtième siècle.

            Pendant près d’un demi-siècle, la vie politique des îles Britanniques fut ainsi dominée par la question catholique.


            Rien n’est pareil. En 1840, un citoyen sur trois dans les îles Britanniques était catholique. En 2012, il y a vingt mille Roms en France. À eux seuls, ils se placent au centre de la vie politique en France. Chapeau. 

dimanche 22 septembre 2013

à contre-courant

À contre-courant


           
            L’industrie du vélo dispose d’un lobby non professionnel, un groupement d’amateurs, fort puissant, d’autant plus puissant qu’il semble totalement désintéressé. Ce groupe de pression affronte le lobby automobile sans moyen, sans argent. Il marque des points. Désormais, une ville ne peut pas être vraiment moderne si elle n’accorde pas une partie de l’espace public à la circulation vélocipédique. Plus personne ne se présente aux élections ans porter à la boutonnière un macaron où se dessine le logo d’un deux roues sans moteur. À Biarritz, le jour de la fête du vélo, une manifestation bon enfant a offert au maire une bicyclette complète et son adjointe lui a tendu un casque coloré.

            Mais les belles intentions ne remplacent pas les laides réalisations. La réalité à Biarritz est voiturière. Faites l’expérience. Vous allez de Bayonne à Hendaye à bicyclette. De Bayonne jusqu’en haut de Biarritz, une belle piste pour vélos. Dès le panneau Biarritz, la piste disparaît. Vous suivez la côte, aucune piste. Vous prenez la route côtière jusqu’à Bidart. Au panneau Bidart, la piste réapparaît, pour ne plus s’interrompre jusqu’à Hendaye. Mettez en bleu les parties cyclables de la carte côtière et en noir celles où la piste s’interrompt, vous aurez pour la ville de Biarritz une grande tache noire depuis la descente du palais jusqu’au Musée de l’Océan.


            Vous en conclurez trop vite que le lobby vélo est plus puissant à Bayonne, Anglet, Bidart, qu’à Biarritz. Ou vous en conclurez que les habitants de Biarritz se fichent comme de l’an quarante de pouvoir circuler à vélo. La moyenne d’âge étant élevé, la moyenne d’âge sait qu’au-delà du vélo il y a l’au-delà. Raisonnement qui se tient si l’on est pressé d’atteindre l’au-delà. Pour ceux qui ne sont pas pressés, l’au-delà sera atteint plus lentement à vélo qu’en voiture, et à pied qu’à vélo. D’accord. N’oubliez pas pourtant que ce qui est bon pour les vélos est aussi bon pour les piétons. Et bon pour tous. Si tous les vélos de la ville roulaient sur la chaussée, même les voituriers mettraient plus de temps à atteindre l’au-delà. 

samedi 21 septembre 2013

abandon de la ZSP

Bonne nouvelle:

Dans la déclaration de candidature d’Eric Lejoindre du 20 septembre 2013, aucune mention de la Zone de sécurité prioritaire :


À la place : « nous devons maintenir nos efforts sur les questions de la tranquillité publique. La réforme de la DPP courageusement initiée par Myriam el Khomri porte ses fruits. Le contact direct avec les habitants sur ces questions est constant, les efforts demandés aux forces de l’ordre sont importants, mais la situation reste tendue dans bien des quartiers. »

La Zone de sécurité prioritaire était jusque là présentée comme une qualification demandée par Daniel Vaillant, Myriam El Khomry à Manuel Valls qui l’a mise en œuvre. Eric Lejoindre ne parle plus de sécurité, mais de tranquillité. Il ne parle plus de Zone de sécurité prioritaire, mais de politique de la ville pilotée par Myriam El Khomry.


Je suis intervenu à mainte reprise pour expliquer mon opposition à ce classement. La déclaration de candidature d’Eric Lejoindre me satisfait pleinement. Nous avons besoin d’une politique publique de la ville, certainement pas de la transformation de la Goutte d'Or en « Zone » où ce qui est « prioritaire » est la sécurité.  

mercredi 11 septembre 2013

Daniel Vaillant et le 18ème

            Le 9 septembre 2013 Daniel Vaillant s’adresse aux militants socialistes du 18ème arrondissement pour leur annoncer qu’à la demande de la fédération et d’Anne Hidalgo, il renonce à se présenter comme candidat à la mairie du 18ème. Il regrette la décision mais s’y rallie en militant discipliné. Il désigne son dauphin : Éric Lejoindre.           

            Étant donné les nombreux conflits qui taraudent le PS, je n’ai qu’un seul commentaire : la situation dans le 18ème est exemplaire. Si ça se passait partout comme ça. Un désaccord, on tranche, on accepte et on se bat pour la suite. Dans tant d’endroits, les égos, les intérêts personnels priment et pourrissent l’atmosphère. Pour avoir été parfois en désaccord avec la politique municipale, je témoigne ici qu’on peut être en désaccord, et continuer de militer, d’aller en réunion, dans une atmosphère de tolérance et de paix. Ce n’est pas si courant et la manière dont ce différent a été réglé me semble sujet de fierté.


            On peut être d’accord ou pas d’accord avec les analyses de Daniel Vaillant, chacun fera son choix pour la candidature, mais n’oublions pas le principal : le 18ème arrondissement a changé en mieux sous cette équipe. Une équipe qui sait placer l’intérêt général par-dessus les préoccupations personnelles.