samedi 31 mars 2012

campagne

Aux États-Unis, le chef de police est élu. Il est possible de suivre la campagne des commissaires pour leur réélection sur la toile. Allez-y voir : et vous constaterez que Nicolas Sarkozy mène une bonne campagne de sheriff sortant. Pour la mairie, c’est un peu court. 

vendredi 30 mars 2012

haine

Le 6 décembre 1989, Marc Lépine abat quatorze femmes et en blesse douze à l’École polytechnique de Montréal. Dans une salle de cours, il sépare les garçons des filles puis dit aux femmes : vous êtes des femmes, vous allez devenir ingénieures. Vous n’êtes qu’un tas de féministes. Je hais les féministes. Il tire, continue sa course dans les couloirs, s’acharne sur les filles, épargne les garçons. Il avait rédigé une liste de ses cibles : une journaliste connue, une équipe de policières qui avait battu une équipe masculine dans un match de volley.

            La haine s’apprend, la haine s’éduque, la haine se nourrit de mots, de discours, de violences verbales. 

mercredi 28 mars 2012

gauche

Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche se congratulent du succès des meetings et de la montée dans les sondages. Du haut de ces succès, le candidat du Front de gauche, les légataires du Parti communiste commencent à parler haut et fort au Parti socialiste. Une partie des électeurs socialistes sont fascinés et regrettent que leur candidat, François Hollande, ne soit pas aussi fougueux que Jean-Luc Mélenchon. Il se dit aussi dans les rangs des militants socialistes que tant mieux, que le candidat à leur gauche ratisse des électeurs qui échappent au PS et qui seront ainsi mobilisés pour le second tour. Une partie de la droite reprend confiance : une influence accrue de la gauche de la gauche chasserait l’électorat modéré et permettrait le maintien au pouvoir d’une droite conservatrice en difficulté. Bref,  presque tout le monde est content, l’ami qu’on croyait disparu revient au bercail…

            L’histoire se répèterait-elle ? Pendant toutes les années où le parti communiste était plus fort que le parti socialiste, cette supériorité a permis à la droite de rester au pouvoir. Il a fallu que l’influence communiste soit réduite pour permettre à la gauche de l’emporter. Pendant toutes ces années, la droite valorisait l’impuissance d’une gauche de colère et dévalorisait la gauche de gouvernement et de réformes.

            Aujourd’hui, la crise permet la renaissance des grandes manifestations et des grands échecs électoraux. Les journées de grève générale et les assemblées bleu horizon. À gauche se retrouve, devant ces meetings enflammés, la panique d’apparaître comme trop modérée, de décevoir…

            Ce que représentent François Hollande et tous ceux qu’il a été capable de rassembler derrière lui est une gauche qui veut gouverner malgré toutes les difficultés. Une gauche qui dit la vérité en misant sur l’intelligence de tous ceux qui savent ce que le peuple peut gagner en qualité de vie et en dignité en portant cette gauche-là au pouvoir.

            Jean-Luc Mélenchon propose de prendre comme plate-forme l’impasse de la colère, l’annonce d’une révolution citoyenne qui a besoin d’un adjectif pour bien préciser qu’on n’y croie pas vraiment. Il reprend le flambeau de l’antisocialisme, il dénonce le réformisme comme danger principal pour une gauche révolutionnaire et citoyenne.

            Il n’y a pas le feu. On peut continuer ainsi, confier le pouvoir à la droite et la rue à la gauche, l’Élysée à l’UMP et la Bastille au Front de gauche. Les mieux protégés s’en sortent car ils ont les moyens de défendre leur qualité de vie. Les perdants seront d’abord les plus pauvres, les plus démunis, qui restent alors des sans-pouvoirs, des sans-droits, des sans voix.


lundi 26 mars 2012

littérature à coeur

Littérature à cœur

            Enfin, un endroit où à nouveau la littérature est prise au sérieux. En Iran, le ministère de la Culture relit les grands classiques et les nouvelles traductions. Il remplace  « faire l’amour » par "discuter », sexe, par « relation amicale », il interdit les suicides des héros de roman. Pays béni comme il y en a de moins en moins. En Irlande, ne pas faire partie de la liste des auteurs interdits était infâmant. Quand il y avait de la censure et des interdits dans l’Empire soviétique, les auteurs se congratulaient : plus ils étaient censurés, plus ils étaient contents. Être envoyé dans un camp ou encore mieux, fusillé, c’était l’équivalent d’une élection à l’Académie française. Des mots qui vous envoient au peloton d’exécution pèsent lourd. Les censures sont diverses.  Par exemple, chez les communistes il valait mieux faire l’amour que discuter, alors qu’en Iran, c’est l’inverse. Mais qu’importe les ciseaux pourvu qu’on ait l’ivresse.

            La censure rend important. Qui n’a pas rêvé d’avoir son téléphone sur écoute ? Quand je faisais la révolution, on se disait, entre amis, j’entends parfois un drôle de sifflement, c’est sans doute parce que la police me surveille. C’est qu’on n’interdit pas, on ne surveille pas n’importe qui. Je connais cette jubilation. J’écrivais des articles pour la presse communiste, des reportages sur l’Union soviétique qui étaient lus et relus par des membres du Bureau politique qui décidaient ensuite de permettre une première partie et d’interdire la seconde. Certains de mes livres devaient passer le même examen. J’étais fier comme Artaban. Je me rengorgeais.

            Puis l’Union soviétique a disparu, le Parti communiste plonge, je peux dire tout ce que je veux mais plus personne ne me lit. Je vais émigrer en Iran pour qu’à nouveau, on me prenne au sérieux.

samedi 24 mars 2012

taire ou dire?

            Des enseignants dans des collèges difficiles me racontent. L’un est juif, l’autre est homo. Ils me disent qu’ils se cachent. Qu’ils cachent, l’un qu’il est juif, l’autre qu’il est homo. Que s’ils le disaient, les relations deviendraient trop difficile, peut-être impossibles. Ils se cachent et moi je n’arrive pas à ne pas penser que le seul moment où je me suis caché d’être quelque chose, c’était pendant la guerre, où pour m’empêcher de me cacher, on me mettait un insigne qui disait : avec cette étoile, de cette couleur, ce garçon ne pourra plus se cacher. C’est injuste, je sais, mais je ne réussis pas à m’empêcher de le penser.

            Je me dis aussi qu’on ne peut cacher que ce qui peut se cacher. Une femme ne peut pas cacher qu’elle est une femme, un noir ne peut pas cacher sa couleur. L’avantage de ces traits visibles, forcément visibles, c’est qu’ils permettent d’affronter les difficultés, de ne pas les balayer sous le tapis.

            Je ne veux pas leur donner de conseil, mais voilà, une fois qu’ils m’ont dit qu’ils se cachaient, ça gamberge dans ma tête. Je me dis, pour faire évoluer les mentalités, est-ce qu’il vaut mieux dire les vérités ou les cacher ? Quand il faut ainsi se cacher, on recherche des endroits où il ne faut pas se cacher. Des endroits où on peut décider tranquillement d’être ce qu’on a envie d’être. Ainsi, les enfants juifs fréquenteront des écoles juives. Les enfants musulmans fréquenteront des écoles musulmanes. Les enfants homosexuels fréquenteront des écoles homosexuelles, les enfants noirs des enfants noirs, les filles iront dans des écoles de filles et les enfants surdoués iront à l’École polytechnique. À Belfast,  les catholiques envoient leurs enfants dans des écoles catholiques et les protestants dans des écoles protestantes. Tout le monde se retrouve dans les boutiques des Halles pendant les soldes.

            Si c’est la condition pour que règne la paix, après tout, pourquoi pas ? On peut imaginer aussi que pour vivre ensemble sur le territoire d’une république apaisée, il vaut mieux dire et montrer que taire et cacher. 

mercredi 21 mars 2012

suite

Je relis mon blog d'hier et je n'ai pas un mot à changer. A Belfast pendant la guerre, un groupe de tueurs protestants que l'histoire retiendra comme les "bouchers de Shankill" repéraient de jeunes catholiques qui sortaient d'un pub, les coinçaient dans une ruelle, posaient des questions sur l'adresse, l'école, les prières, pour s'assurer qu'il s'agissait bien de catholiques, puis les torturaient, gravaient au couteau, dans leur peau, des slogans loyalistes et abandonnaient leurs victimes agonisantes. C'était dans un pays chrétien, moderne, industriel, développé. La politique était dominée par des discours de haine et parmi les enthousiastes de l'exclusion, certains allaient jusqu'au bout de la logique, à coups de bombes, à coups de tortures. Ce n'est pas moi, disaient les prêcheurs de guerre sainte, après avoir nettoyé les taches de sang de leurs livres de prière. 

mardi 20 mars 2012

le voile

Le voile est âpre sujet de discussion. Faut-il l'interdire ou le tolérer à l'école, dans les piscines, dans les stades olympiques, sur les terrains de foot, dans les visites d'enfants accompagnés par les parents? Personnellement, je suis pour le droit illimité de porter le voile, comme ces formules de téléphone qui nous hantent. Illimité. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Partout et toujours.

Le droit de porter le voile dans les salles de tribunaux où se jugent les divorces. Le droit de porter le voile en conduisant une voiture. Dans la douche. Dans les maisons closes. Dans les soutenances de thèse. Dans les clubs homosexuels. Dans les églises. Dans le musée de l'érotisme à Montmartre. Dans les meetings du Front national. Dans les meetings de Mélenchon.  Dans les meetings de Hollande et de Sarkozy. Le droit de porter le voile en alternance, une semaine sur deux. Dans le train. Dans l'autobus. Pendant les sauts en parachute. Dans la salle de chirurgie pendant une trépanation. Dans les salles de boxe. A la Comédie française et à l'Opéra. Dans les enterrements et les mariages. Dans les baptêmes. Partout, toujours. Dans les piscines. Dans les saunas. Dans les salons de massage. A la plage. Dans les restaurants. Dans les salons de coiffure. A bicyclette. A pied. A cheval. En illimité, pour vingt-neuf euros quatre vingt par mois. Le droit. Pas l'obligation.

je suis rassuré

Je suis rassuré


Deux soldats maghrébins, un soldat antillais, un professeur et trois enfants d'une école juive. Le crime de ce tueur en série est sans doute fou, mais d'une folie raciste. Tous les candidats arrêtent leur campagne par respect pour les victimes et leur famille.

Nous avons observé les dérives de cette campagne, Nicolas Sarkozy rivalisant avec Marine le Pen pour dénoncer les illégaux, les regroupements d'épouses qui ne parlent même pas français, les sans papiers qui peuplent nos prisons, nous avons bien entendu n'est-ce pas. Des déclarations imbibées de haine, qui montent à la tête, qui divisent la société française, qui déchaînent les passions. J'étais inquiet. Je me disais que ces discours allaient laisser des traces, affecter les foules inquiètes, tendre les relations sociales, ethniciser et criminaliser les comportements politiques. J'avais tort. On peut huer un travailleur illégal qui fait venir chez lui des enfants et leur mère qui ne parle pas français et toucher des allocations, mais de là à passer à l'acte, non. On ne tue pas pour ces raisons. On ne massacre pas des enfants. La réaction des candidats jouant avec le feu montrent qu'il ne fallait pas les prendre au sérieux. Ils veulent bien faire huer les étrangers, les immigrants illégaux, construire des prisons pour des délinquants roms, mais pas de tueries chez nous. Ils ont tous dit, "ce sont nos enfants", "c'est la république qui est atteinte". Ils l'ont dit. Moi, quand je les écoutais dans les meetings fiévreux, quand je les écoutais stigmatiser des étrangers, j'avais envie de crier "mais ce sont nos enfants, c'est la République toute entière qui est atteinte par vos propos". Il a fallu le massacre de ces étrangers pour découvrir qu'ils étaient nos enfants et que la République toute entière était atteinte par de tels propos. Maintenant ils l'ont dit, ils ne peuvent plus revenir en arrière.

Ce n'est pas la campagne présidentielle qui s'arrête. C'est le déferlement de stigmatisations et de haine. Les candidats auraient pu continuer à s'écharper sur les 35 heures, la réforme des retraites, la crise mondiale, les relations avec l'Europe sans manquer de respect à personne. Mais ils ne pourront plus utiliser les haines de l'étranger et la peur des autres. Par respect pour les victimes et leur famille. Parce que ce sont nos enfants, parce que c'est la République toute entière qui est atteinte. Ils l'ont dit.

dimanche 18 mars 2012

dictature

    Landaburu est ce journaliste espagnol considéré comme une "cible légitime" par l'ETA. Il a jour reçu une lettre piégé qui lui arraché les doigts d'une main. Mais avant cette lettre, il recevait des menaces de mort répétées, des graffitis sur sa maison. Interrogé après le cessez-le-feu de l'ETA, il dit qu'il a connu deux dictatures, celle de Franco et celle de l'ETA. Bonne idée de comparer les dictatures d'état et les dictatures terroristes. En Irlande du Nord, la vie d'un homme valait beaucoup moins cher qu'un bulletin de vote. Landaburu et l'historien tchèque Karel Bartosek ont partagé les mêmes souffrances, les mêmes persécutions. A Prague, Bartosek recevait des menaces de mort, des coups de téléphone au milieu de la nuit, des cercueils. Je sais, je sais, tu regardes toujours du même coté, me dit-on ou devrait-on ou me dira-t-on. Et l'OAS et les dictatures fascistes? Et les bataillons de la mort? Puisqu'on m'on redit tout ça, je réponds à nouveau que je distingue les souffrances infligées en mon nom et celles que j'ai toujours combattues. 

vendredi 16 mars 2012

extrêmes

            Revoici les extrêmes. À droite, le front national, à gauche les néo-communistes. A droite, la Ligue de la patrie française veut renvoyer Dreyfus à l'île du Diable, à gauche les sans-culottes vont reprendre la Bastille.

            La stratégie de la droite a varié: ou bien opposition frontale aux thèses du FN et refus de toute alliance, ou bien reprise des idées xénophobes et légitimation républicaine de la haine nationale. A gauche: la stratégie a été celle de François Mitterrand quand le PC faisait près de vingt pour cent, réduire son influence pour permettre à la gauche d'accéder au pouvoir. Avec un PC dominant, impossible de gouverner.

            Le PC a disparu, s'est fondu dans le Front de gauche. Le programme est radical, mais la stratégie est pragmatique: le Front de gauche soutiendra François Hollande au second tour et acceptera quelques sièges de députés, peut-être même des ministères. Jean-Luc Mélenchon a réduit considérablement ses attaques antisocialistes pour ne pas compromettre cette perspective. Du côté socialiste, comment s'allier avec un courant au programme impossible sans mettre en cause la victoire? Il a besoin de cet appui au second tour, mais il ne faut pas que cet appui chasse les soutiens modérés dont il a encore plus besoin.

            Surmonter l'obstacle n'est pas si facile. Il suppose l'intransigeance sur le programme, le refus absolu des postures révolutionnaires. Pas seulement en paroles. Chaque fois qu'un dirigeant socialiste participera à une manifestation dont les mots d'ordre sont contraires à son programme, il donnera des arguments à ses adversaires.

            Ce n'est pas trop compliqué. Là où les socialistes gouvernent des régions, des départements et des villes, leurs alliés font de rudes discours et votent les budgets. C'est la dure réalité des révolutionnaires en gestion. Les électeurs préfèrent un logement social en plus même si ça coûte une illusion en moins.  

jeudi 15 mars 2012

culture du quartier

Table ronde culture Goutte d'Or Jeudi 15 mars 2012

           
            La Goutte d'Or est un quartier où les équipements culturels sont nombreux et accessibles: bibliothèques, médiathèques, théâtres, ateliers d'artistes. Sans compter les équipements dans un rayon de moins d'une demie heure de trajet: le quartier latin et ses cinémas, place Clichy, MK2. Il m'arrive de penser que je suis un privilégié qui vit dans un quartier culturellement privilégié.  

            Quartier privilégié aussi parce qu'on ne peut pas habiter impunément la Goutte d'Or: il faut comprendre ou partir. Comprendre, pas déplorer, pas condamner, comprendre. Quand je dis que la Goutte d'Or est culturellement privilégiée, je vous demande d'aller assister à un conseil de quartier dans certains beaux quartiers ouest de Paris et vous comprendrez ce que je veux dire. Là-bas, les doubles vitrages, les murailles d'interdits, les frontières étanches. Ici, pour le meilleur et pour le pire, les tempêtes du monde.
           
               En même temps, la Goutte d'Or est l'un des endroits où la vie est difficile, injuste, impitoyable pour les plus démunis, pour les accidentés, les précaires, les primo-arrivants. Je demande un regard sur ce quartier qui ne soit pas réducteur. Les deux aspects coexistent, se contredisent, s'affrontent, se toisent, ne se complètent pas. 

            Les difficultés sont dues bien entendu à des raisons générales, liées au système économique, aux politiques publiques. Mais aussi à des mouvements de population auto-protecteurs qui visent à créer des ghettos protégés pour soi-même et les enfants.

            Soyons cohérents: Ceux qui habitent les beaux quartiers déplorent les ghettos de la misère et de l’exclusion mais refusent farouchement les logements et les équipements sociaux à leur porte. Parmi ceux qui habitent ici certains déplorent la fuite des relativement privilégiés et stigmatisent ceux qui restent comme des "bobos" ou critiquent les équipements et les actions qui refusent cette dérive. 

            C'est une question politique ou culturelle? Les deux sans doute. Une partie de la population du pays où je vis a une conception étriquée et protectionniste de la culture. L'idée qu'un pays fort est un pays homogène.  L'idée que les influences étrangères sont délétères, aussi dangereuses que la construction d'un groupe de logements sociaux rue de Passy ou Avenue Mozart. Ici se construisent d'autres conceptions du monde.

            Ne répondons pas à la fermeture par d'autres fermetures. En ce sens, il me semble aberrant d'associer les termes "habitants" et pratiques culturelles. Est-ce que les équipements qui existent, les pratiques quotidiennes, se limitent aux quelques vingt mille habitants de la Goutte d'Or? Le quartier fonctionne comme les villes de vacances: vingt mille personnes en hiver, deux cent mille en été. Sauf qu'ici c'est toute l'année. Voulons-nous pour échapper à Schengen, des douaniers et des postes frontières à Château Rouge, Barbès, la Chapelle? Voulons nous la préférence territoriale? Une politique culturelle dans le quartier, ce sont des ambitions à l'échelle parisienne et plus encore, et des échappées pour ceux qui habitent ici. Quand on fréquente la médiathèque, la fête de la Goutte d'Or, les cafés musicaux, le centre Barbara, on se trouve dans un creuset bouillonnant. Je ne tiens pas à ce que tous ces lieux au nom d'une politique culturelle "pour les habitants" se renferment dans une culture de quartier.

Maurice Goldring

jeudi 8 mars 2012

guerre

            Dans les Voyages de Gulliver, Swift imagine deux pays en guerre parce dans l'un les habitants cassent leur œuf coque par le gros bout et dans l'autre, par le petit bout. On les nomme "grosboutistes" et "petitboutistes". Ce conflit fait des milliers de victimes et permet de maintenir au pouvoir des empereurs incompétents et cupides.

            Quatre siècles plus tard, leurs descendants essaient de se maintenir ou d'accéder au pouvoir en divisant l'humanité entre ceux qui assomment les bêtes avant de les manger et ceux qui les mangent avant de les assommer. Ou un truc comme ça.

            Si tout le monde était végétalien, nous vivrions tous dans un monde en paix.

mercredi 7 mars 2012

danger

       Il paraît qu'il ne faut pas de lien entre les responsabilités politiques et les sentiments privés. Je ne sais pas... il y a eu des situations d'extrêmes conflictualités, dans ma vie privée, où il eût été imprudent me confier la clé de la force de frappe nucléaire.

confession

Confession

               A mesure que le temps passe, mes colères faiblissent. Des spécialistes hâtifs mettront cette affadissement sur le compte de l'âge en général. Je souhaite les détromper. Que se passe-t-il en vérité? Pour parler, un être humain doit posséder des poumons, un larynx et des cordes vocales. Les poumons envoient un courant d'air plus ou moins puissant sur les cordes vocales. Quand vous parlez calmement, le courant d'air est doux, une brise pas toujours parfumée, mais une brise. Quand vous vous mettez en colère et que vous criez, les poumons envoient un courant d'air puissant, une vraie rafale, qui agite les cordes vocales comme une tempête bouscule les mâts d'un port de plaisance et émettent ainsi des cris qui permettent à votre entourage, à vos voisins, de comprendre que vous êtes en colère. Ce courant passe par la gorge, les cordes vocales, le palais, la bouche. Par définition, un courant d'air ne se voit pas, mais il se sent et il se voit quand les labiales dentales entraînent des objets visibles, comme des miettes de pain, le liquide du chocolat, la sauce tomate. Quand vous portez des prothèses dentaires, le courant d'air à faible intensité n'a aucun effet. Mais s'il devient tornade, il a alors tendance à soulever la prothèse qui se détache de la voûte buccale et bloque ainsi toute expression. Le porteur doit alors se tranquilliser pour retrouver une position de prothèse habituelle. Voilà pourquoi je suis beaucoup plus calme depuis plusieurs années.

               Les spécialistes du handicap disent que le handicap n'existe pas, il n'y a que des situations de handicap. La vieillesse c'est pareil. Elle n'existe pas. Il n'y a que des situations de vieillesse. 

dimanche 4 mars 2012

solutions

            J’ai regardé et j’ai entendu le meeting de Nicolas Sarkozy à Bordeaux, il parlait allocations (à supprimer), regroupement familial (à interdire), peines planchers, (à généraliser), et emporté par mon élan, j’ai crié, Marine, présidente ! Marine  présidente !

            Puis j’ai regardé et entendu le meeting de Marine Le Pen à Marseille, elle a parlé allocations (à supprimer), regroupement familial (à  interdire), peines planchers (à généraliser) et emporté par mon élan, j’ai crié, Nicolas, Président ! Nicolas,  président !

            Si j’avais crié, François président ! dans les deux meetings, je me serais fait éconduire. Là, non. Personne ne m’a rien dit. Ils me regardaient avec intérêt : je prouvais l’efficacité de leur campagne.

            En tout cas, ces deux-là ont déjà gagné leur place au second tour.


             Jean-François Copé assure le service après-vente. À ceux qui protestent, il lance une invitation : venez voir dans quelles conditions vivent les habitants de certains quartiers dans la ville dont il est le maire. Il décrit une situation abominable.

            Pour empêcher la création de tels ilots d’insalubrité, si j’ai bien compris, il faut supprimer les aides sociales, les soins gratuits, construire de nouvelles prisons pour les récidivistes, et empêcher les familles de se regrouper.

            Dans la ville où j’habite, dont le maire est socialiste, on détruit les taudis ou on les rénove les immeubles, et les taudis reculent pour faire place à des logements corrects.

            Soyons justes : cette politique est parfois menée aussi par des maires de droite. Pas à Meaux. Le maire de cette ville conserve ces ilots d’insalubrité pour les faire visiter par les journalistes parisiens qui ne connaissent pas la réalité.


jeudi 1 mars 2012

Double voix

L'UMP proteste et dénonce la présence de militants socialistes dans une manifestation independantiste. Est-ce que je me trompe ou des élus UMP gouvernent des villes au pays basque avec des abertzale?