lundi 27 février 2012

trahison

Valeurs françaises, amour de la patrie, la nation, le peuple…Le candidat UMP déclare ses flammes… Il veut une France qui travaille, une France qui engendre, une France qui s’aime. En même temps, il rejette les propositions du candidat socialiste de taxer les revenus les plus élevés, car dit-il, les plus riches risquent de quitter le pays.

            Les amis proches du candidat UMP sont ainsi accusés de manquer de patriotisme, de menacer d’aller payer leurs impôts ailleurs.

            Ce n’est pas bien de traiter ainsi ses compagnons, Bolloré, Bouygues, Dassault, Lagardère, Pinault. Une campagne électorale n’excuse pas tout. On ne traîne pas ainsi ses amis dans la boue. Le candidat socialiste, au contraire, leur fait confiance, il sait que ces hommes qui ont construit de grandes entreprises aiment leur pays et qu’ils ne vont pas le quitter parce qu’une plus grande justice fiscale va leur rogner quelques sous. 

mercredi 22 février 2012

deux candidats à droite

          Mercredi soir, vingt heures. La campagne vient de prendre un nouveau tournant: un nouveau candidat est apparu à droite. Contre le président sortant, Nicolas Sarkozy, bouclier fiscal, Oréal et Fouquet, un adversaire redoutable, Sarkozy Nicolas, qui demande l'augmentation des bas salaires, la taxation des dividendes au niveau des salaires, l'interdiction des retraites chapeaux et des stocks options, la participation des salariés aux décisions concernant les rémunérations des dirigeants.

          Des primaires devraient départager les deux candidats. Je ne sais pas qui va l'emporter. Le second part favori, parce qu'il aura beau jeu de demander au premier pourquoi il n'a pas fait tout çà quand il était au pouvoir.  

lundi 20 février 2012

cocorico

Cocorico


            Nicolas Sarkozy a sauvé la France du pire. Voyez la Grèce, l'Espagne, le Portugal…Ces comparaisons n'ont aucun sens car dans tous les domaines, on trouvera des situations pires ou meilleures selon les nécessités. On va se mettre à comparer les mobil homes des États-Unis et les trottoirs de Paris pour les SDF.

            Mais surtout, elles indiquent un manque d'ambition pour le pays. En général, quand on veut grandir, on se frotte aux réussites pas aux échecs. On se frotte aux bons résultats, pas aux médiocres.  

            La seule comparaison qui vaut est de comparer l'état du pays au début et à la fin. Comparer 2012 à 2007. Nombre de chômeurs, état des finances, morale politique, développement de la misère, de la délinquance, violence urbaine. Jugé sur son amas d'échecs, de promesses non tenues, de fidélité aux plus riches, Chantecler a lancé un tonitruant cocorico.  Sa basse-cour est en meilleur état que celle du voisin. 

mercredi 15 février 2012

il en reste

            François Hollande a dit des choses très simples à Londres: une révolution prolétarienne n'est plus à l'ordre du jour. Il n'y a plus de communistes pour la préparer.  Mélenchon et M.G Buffet ont vivement protesté. Mais c'est François Hollande qui a raison. Le dernier candidat communiste aux présidentielles a obtenu moins de deux pour cent des voix. Au mois d'avril prochain, il n'y en aura même pas. Au lieu de faire "coucou, je suis là", un peu puéril, M.G. Buffet aurait dû se présenter.  

            De quoi parle-t-on? De démocratie, de la place du monde ouvrier dans la conduite des affaires, de la lutte contre les dérèglements d'une nouvelle aristocratie ivre de son pouvoir. La droite continue de voir l'avenir comme la répétition du passé. Enrichissez-vous! disait Guizot. Travaillez plus pour gagner plus dit Sarkozy.

            Pour accéder au pouvoir politique, les ouvriers doivent se hisser à l'intelligence du monde. Ils doivent montrer leur capacité à gouverner une entreprise, un pays, un continent. Ils peuvent et doivent se battre pour de meilleurs revenus, pour de meilleurs conditions de travail. Mais pour se hisser au pouvoir politique, ils doivent prendre en charge l'ensemble de la société. C'est vrai pour une entreprise, c'est vrai pour un pays. Ceux qui ne veulent surtout pas que le peuple dont ils ont plein la bouche accède aux responsabilités flattent les colères aveugles qui disent deux choses: nous ne sommes pas contents, nous ne sommes pas prêts à gouverner.

            Il reste encore des personnes, je ne sais pas s'il faut les nommer communistes, qui sont hantés par les schémas du 19ème siècle: une avant-garde éclairée se met à la tête des colères populaires pour leur montrer le chemin vers le bonheur. Quand les rues brûlent, le Palais d'Hiver n'est pas loin. La nostalgie ressort des héros anciens. Le Che est toujours sur les tee shirts. Les anciens résistants âgés reprennent des couleurs. Stéphane Hessel, Manolis Glezos. Résistez, indignez-vous! Malheur aux peuples qui ont besoin de héros! N'écoutez pas les vieillards. Ne m'écoutez pas.

           

            

lundi 13 février 2012

grèce

              Je voudrais qu'on m'explique. Libé me dit "la Grèce a longtemps vécu comme une cigale, empruntant et dépensant sans compter, maquillant ses chiffres et entretenant une administration pléthorique et corrompue". Sans compter. Avec le non paiement des impôts comme sport national.

        Libé ajoute: pourquoi la commission européenne n'a rien fait, rien dit alors qu'il était encore temps? Aujourd'hui, l'intervention européenne est odieuse: surveillance humiliante des comptes, mépris de la souveraineté d'une nation. Inacceptable. Dit libé. Mais si la commission et le FMI étaient intervenus avant "alors qu'il était encore temps", qu'aurait-on dit? La même chose. Surveillance humiliante, mépris de la souveraineté. Inacceptable.

        Je demande à comprendre parce que la Grèce, comme toute l'Europe, comme le monde entier, est à ma porte et dessine l'avenir des possibles. Que Poutou et Mélenchon saluent les luttes du peuple, les émeutes dans les villes grecques, est dans la nature des choses. Peut importe la révolte pourvu qu'on ait l'ivresse. Mais la gauche européenne? Le PS en France? Que dit-il? Le Pasok fait partie de l'internationale socialiste. Que disent les socialistes européens? 

jeudi 9 février 2012

bilan

       Tant qu'on a la vie, tant qu'on respire, il faut vivre et respirer et ne pas perdre le peu de vie qui reste à faire le bilan. On ne peut faire le bilan que de ce qui est terminé. Le bilan ne peut-être qu'extérieur. Faire le bilan, c'est préparer le cercueil. L'erreur suprême de Georges Marchais a été précisément en 1979 de faire le bilan du système soviétique. Il souhaitait le caractériser comme "globalement positif". Le socialisme réel ne s'en est pas remis.

vendredi 3 février 2012

retour

Retour


            Une amie équatorienne qui enseignait l'espagnol en France est partie en Allemagne sur un coup de cœur. Je l'aimais beaucoup, elle m'aimait beaucoup, nous nous aimions bien. Rien de plus qu'une amitié. Je l'ai revue quelques jours dans sa maison allemande. Puis elle s'est éloignée, comme ça arrive. Quelques années passent, mon amie, M…, m'appelle, me raconte en trois phrases ses aventures personnelles et professionnelles, me dit qu'elle veut revenir en France, travailler à Paris. Elle cherche à se loger. Comme moi, de mon côté, je voyage souvent, pour des raisons plus personnelles que professionnelles, et que mon appartement parisien reste pendant ces voyages (faut-il dire plutôt séjours que voyages?), je lui propose de lui prêter mon appartement ce qu'elle accepte avec plaisir et moi de mon côté, j'aime bien faire plaisir, parce que j'aime bien qu'on m'aime, chacun a ses faiblesses.
            Elle est donc arrivée, je lui ai laissé les clés, nous ne nous sommes même pas croisés, je suis parti, où vous savez. Je reviens dix jours après, elle est déjà partie, elle m'a laissé un pot de miel et une bouteille de vin. Mais plus encore.
            En entrant dans mon appartement, elle m'a laissé des draps qui sèchent sur les dossiers de chaise et le canapé. Elle m'a laissé des carottes qui pourrissent près de l'évier. Elle a utilisé mon ordinateur pour recevoir ses messages, ce qui pour moi est une intrusion aussi grave que de lire mon courrier privé. Et quand je vais dans la salle de bains, je m'aperçois en fin de courses qu'il n'y a plus de PQ, elle n'a pas eu le temps de renouveler. Mais l'appartement est propre.
            Quand j'ai ainsi trouvé les uns après les autres les remerciements pour avoir prêté mon appartement pendant une semaine, j'ai été saisi d'une grande colère et je me suis dit, surtout, il ne faut pas que lui envoie un message maintenant, ni que je l'appelle, je dirais des mots que le temps ne pourra effacer. J'ai donc attendu la nuit et le matin. J'ai bien fait.
            Ce matin, il fait moins cinq dehors et le temps a déjà fait son œuvre pacificatrice. Je me dis: qu'est que quelques carottes qui pourrissent dans l'évier, un ordinateur visité sans permission, des draps qui sèchent et qu'il faudra repasser, plier et ranger, des rouleaux de papier toilette qui manquent, pendant la guerre on s'essuyait avec des feuilles, non? Qu'est-ce que tout ça auprès d'une amitié, une belle amitié. Donc, bien évidemment, je lui prêterai encore mon appartement. Mais cette fois-ci, il y aura un loyer. Combien ça coûte? Ça coûte la lecture de ce texte.