vendredi 26 août 2011

fait divers


Chaque jour apporte son fait divers. Chaque jour. Si tous les jours, un Juif était assassiné parce qu’il était juif, les commentateurs diraient que la société française est malade. Si chaque jour, un Noir était assassiné parce qu’il était noir, les commentateurs diraient que la société française est gravement perturbé. Chaque jour, une femme est assassinée parce qu’elle est une femme et les commentateurs disent que l’assassin est malade, perturbé, mais pas la société.

lundi 22 août 2011

Lybie


            Le dictateur libyen Kadhafi est en train de tomber à Tripoli. Après Saddam Hussein en Irak, Laurent Gbagbo en  Côte d'Ivoire, Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte. En Syrie, les combats se poursuivent. Au premier rang de ces combats de libération, les peuples d'abord, avec l'appui de quelles forces internationales? Avec l'appui des démocraties occidentales: les États-Unis, l'Europe. Appui militaire, appui financier et économique, appui politique.

            Le modèle de référence pour les soulèvements est le modèle économique et politique des démocraties occidentales. Par choix ou par nécessité, les exilés des pays dictatoriaux se sont généralement retrouvés dans les démocraties occidentales où ils appris la démocratie, les luttes, les formes d'organisation. Pas beaucoup d'exilés arabes et africains en Russie, en Chine, à Cuba…

            Contre ces interventions, contre ces appuis, on retrouve la Chine dans ce qu'elle reste de pays communiste, la Russie dont la politique intérieure et extérieure reste marquée par la nostalgie de l'empire soviétique, Chavez, Castro…Les adversaires résolus du système démocratique, de droite extrême ou de gauche ultra, ont protesté contre toutes les interventions occidentales, qui étaient pour eux des interventions impérialistes. Les organisations terroristes perdaient des terrains d'entraînement et des appuis logistiques. On se rappelle aussi la sympathie du Front national pour le dictateur irakien.

            Le camp progressiste, où se place le réformisme de gauche et les socialistes, soutient ces interventions et ces appuis, demain, il soutiendra les aides nécessaires. Il mène la lutte contre les replis identitaires, de droite ou de gauche, contre les soldats perdus des Internationales disparues, contre les fermetures de frontière et les égoïsmes nationaux ou régionaux.

            On peut certes discuter des modalités de ces interventions. Mais il faut déclarer clairement, sans hésitation, sans ambiguïté, dans quel camp nous sommes.

            

dimanche 21 août 2011

cumul

Stéphane Hessel n'est pas Fidel Castro ni Moubarak ni Assad ni Kadhafi et il ne ferait pas de mal à une mouche. Mais quand je l'entends déclamer devant une assistance médusée que pour donner du bonheur aux autres, il faut être heureux soi-même, avec le sourire figé qui est le sien depuis le succès de son Manifeste pour la Première  Internationale de l'Indignation, je me dis est-ce que le cumul des mandats, ce n'est pas d'abord ça? Continuer quand ça ne veut plus rien dire à chanter des banalités, occuper le devant de la scène à la place d'autres qui piaffent peut-être pour dire d'autres bêtises, des bêtises qui seront les leurs. Le cumul des mandats postule que personne d'autre ne peut se charger de votre tâche présente. Cumuler, c'est d'être incapable de s'arrêter. Au sommet, les dictateurs, les tyrans, ne veulent pas partir car en partant, ils perdent tout. On peut les comprendre. Mais ces tyrannies meurtrières sont préparées par la diffusion dans toute la société de tous les cumuls des mandats. Et moi-même, je continue à m'accrocher, à vouloir conserver un espace pour des idées que je répète depuis combien  de temps? 

mardi 16 août 2011

danke

Cinquante ans après la construction du mur de Berlin, le journal Junge Welt célèbre l’anniversaire par une manchette en rouge « Danke », merci aux soldats est-allemands qui ont « préservé la paix en Europe » et défendu un régime où le chômage n’existait pas. Le journal Junge Welt est le journal de la jeunesse de Die Linke, le modèle de Mélenchon et de son Parti de Gauche. Le même Mélenchon, député européen, qui refusait de condamner les crimes staliniens à Strasbourg.

Mais pourquoi cette fixation sur les régimes staliniens ? Répétons-nous : parce que nous (moi) les avons soutenus, parce qu’ils exerçaient leur terreur au nom de nos (mes) principes. Pour que les réflexions politiques avancent, elles doivent s’exercer sur leur zone de responsabilité. Quand  les islamistes radicaux d’El Quaida dénoncent la manière dont l’Occident traite les femmes, on se frotte les yeux. Si Benoît XVI critiquait le fait que les femmes musulmanes ne peuvent pas accéder à la fonction d’imam, on se nettoierait les oreilles. Quand Mélenchon déclare qu’il est l’héritier de Georges Marchais, il faut le prendre au sérieux. Il pense vraiment que le cimetière a le droit de se moquer de l’hôpital. 

vendredi 12 août 2011

émeutes deux


            Stéphane Delpeyrat, responsable socialiste au conseil régional d’Aquitaine, a passé ses vacances en Angleterre. Il a vu les émeutes et est accablé par les déclarations des grandes formations politiques qui ne voient là que violences gratuites à réprimer. Alors que c’est une jeunesse qui fait irruption dans l’histoire, c’est la colère des principales victimes du libéralisme. « Les jeunes sont en colère et ils ont raison. Moi aussi. Jusqu’où  pourrons-nous tolérer les injustices ? » (Sud-Ouest du vendredi 12 août)

            Stéphane Delpeyrat est vice-président du conseil régional d’Aquitaine, président du groupe des élus socialistes à ce conseil régional. Il connaît la valeur des idées et le poids des mots. Il a vu dans les rues de Londres des jeunes brûler des voitures, piller des magasins, détrousser des passants, et il dit : "ces jeunes sont en colère et ils ont raison. Moi aussi. Jusqu’où pourrons-nous tolérer les injustices ?"

            Stéphane Delpeyrat accorde ainsi un label de représentants légitimes de toutes les luttes contre les injustices à ceux qui brûlent, pillent, saccagent, ruinent des personnes modestes. Les dizaines, les centaines de milliers de militants politiques, associatifs, d’aide à l’insertion, de soutien scolaire, de lieux d’accueil d’urgence, ne sont pas en colère, ils tolèrent les injustices puisqu’ils ne brûlent pas les voitures, ne pillent pas les magasins et ne dépouillent pas les passants.

            Stéphane Delpeyrat ose comparer ces mouvements aux mouvements de jeunesse dans les pays arabes. Mais comme il n’a pas vu d’incendies de voitures, de pillages, mais seulement des manifestations pacifiques, c’est que les jeunes devaient moins en colère. Il a vu les indignés en Espagne : ils discutent, ils établissent des revendications, ils ne brûlent, ils ne pillent pas. Ils doivent être moins en colère.

            Qu’on me comprenne bien. Il y a sans doute des raisons sociales à ces émeutes et la répression ne peut pas être la seule réponse. Mais il y a des millions de jeunes chômeurs, des millions de jeunes sans espoir. Sur ces millions, un pour cent, un pour mille, un pour dix mille, incendie, pille et saccage. En quoi leur conduite dont le contenu politique est proche de zéro mérite une telle admiration ?

            Mais alors pourquoi occupent-ils une telle place dans les discours et les médias ? Je vais vous livrer un scoop : c’est parce qu’ils ne représentent aucun danger pour les pouvoirs en place. Les émeutes, les terrorismes dans leur diversité, ont toujours renforcé les tendances conservatrices de toutes les sociétés. Le vrai danger pour les pouvoirs égoïstes, c’est la conquête du pouvoir politique par le parti de Stéphane Delpeyrat. 
           

mercredi 10 août 2011

émeutes


À nouveau les émeutes dans les quartiers. À Londres, Manchester, Birmingham. À nouveau on parle misère, chômage, discrimination, injustices…à nouveau on ne dit pas ce qui est visible tellement visible : parmi ceux qui cassent, incendient, volent, dépouillent, on ne voit que des garçons. On voit bien qu’il y a des Noirs, des immigrés plus ou moins récents, des capuches, on ne voit pas ou on ne dit pas que ce sont des garçons.

Est-ce que le chômage, la misère, les discriminations, frappent moins les filles que les garçons ? Non. Alors ?

Quand les femmes n’avaient pas le droit de vote, beaucoup utilisait l’expression « suffrage universel » sans ajouter « masculin ». À nouveau, les émeutes sont « universelles » et on n’ajoute jamais masculines. On dit entre 15 et 25 ans, mais pas garçons. 

nationalismes


            Samedi 6 août. Aux journées de Corte, réunion des nationalistes corses. Pour Paul-Felix Benedetti, dirigeant de Corsica Libera : la Corse accueille chaque année 6000 nouveaux habitants. À ce rythme, le peuple corse disparaitra face à une telle « invasion ». Pour résister il propose de promouvoir un statut de citoyenneté corse, réservé aux Corses de naissance et aux personnes vivant sur l’île depuis au moins dix ans. Eux-seuls pourraient voter.

            Les nationalistes s’arrogent le droit de définir le peuple qu’ils disent représenter. Peuvent décider de l’avenir de ce peuple tous ceux qui en font partie. En font partie tous ceux qui soutiennent les revendications nationalistes. Les étrangers, les envahisseurs, les corrompus ne peuvent pas faire partie du peuple.

            En Corse, au Pays basque, en Irlande, les partis xénophobes sont quasiment inexistants, mais les thèmes de la préférence nationale et du repli identitaire se portent bien, portés par les partis nationalistes classiques. Le quart de la population qui vote en Europe pour des partis « identitaires » vote là bas pour Bildu ou Batasuna ou Sinn Féin ou Femu a Corsica.

            En Corse, au Pays basque, en Irlande, les partis extrêmes de gauche sont quasiment inexistants. Les partis extrêmes de gauche considèrent que les minorités agissantes ont raison contre les peuples résignés ou serviles. Ils accordent la citoyenneté à leur gré, selon les circonstances, aux avant-gardes combattantes ou militantes, aux manifestants courageux, aux minorités de blocage. Les élections ne sont qu’une illusion, qu’un masque pour le pouvoir de l’argent. Les cinq pour cent de la population qui votent en Europe pour les extrêmes votent là bas pour Bildu, ou Batasuna ou Sinn Féin ou Femu a Corsica.

            Sinn Féin en Irlande, Bildu au Pays basque, coalition nationaliste en Corse, font à peu près 30%. 25 plus 5 ça fait 30. Le compte y est. 

nationalismes


            Samedi 6 août. Aux journées de Corte, réunion des nationalistes corses. Pour Paul-Felix Benedetti, dirigeant de Corsica Libera : la Corse accueille chaque année 6000 nouveaux habitants. À ce rythme, le peuple corse disparaitra face à une telle « invasion ». Pour résister il propose de promouvoir un statut de citoyenneté corse, réservé aux Corses de naissance et aux personnes vivant sur l’île depuis au moins dix ans. Eux-seuls pourraient voter.

            Les nationalistes s’arrogent le droit de définir le peuple qu’ils disent représenter. Peuvent décider de l’avenir de ce peuple tous ceux qui en font partie. En font partie tous ceux qui soutiennent les revendications nationalistes. Les étrangers, les envahisseurs, les corrompus ne peuvent pas faire partie du peuple.

            En Corse, au Pays basque, en Irlande, les partis xénophobes sont quasiment inexistants, mais les thèmes de la préférence nationale et du repli identitaire se portent bien, portés par les partis nationalistes classiques. Le quart de la population qui vote en Europe pour des partis « identitaires » vote là bas pour Bildu ou Batasuna ou Sinn Féin ou Femu a Corsica.

            En Corse, au Pays basque, en Irlande, les partis extrêmes de gauche sont quasiment inexistants. Les partis extrêmes de gauche considèrent que les minorités agissantes ont raison contre les peuples résignés ou serviles. Ils accordent la citoyenneté à leur gré, selon les circonstances, aux avant-gardes combattantes ou militantes, aux manifestants courageux, aux minorités de blocage. Les élections ne sont qu’une illusion, qu’un masque pour le pouvoir de l’argent. Les cinq pour cent de la population qui votent en Europe pour les extrêmes votent là bas pour Bildu, ou Batasuna ou Sinn Féin ou Femu a Corsica.

            Sinn Féin en Irlande, Bildu au Pays basque, coalition nationaliste en Corse, font à peu près 30%. 25 plus 5 ça fait 30. Le compte y est.