mardi 21 décembre 2010

Aurore Martin

Aurore Martin, entre en clandestinité le 21 décembre 2010 parce que le lot du Pays basque c’est, je cite « les extraditions de dizaines de militants politiques, les tribunaux d’exception, la torture dans les commissariats et casernes, les partis politiques interdits, des quotidiens fermés et des journalistes torturés et incarcérés, des arrestations massives ». Vous avez bien lu, Aurore Martin ne parle pas de la Chine, de la Biélorussie, de l’Iran, de Cuba ou de la Corée du Nord. Elle parle du Pays basque.

En trente ans d’activité, L’ETA a tué 850 personnes, des conseillers municipaux, des policiers, des journalistes, des universitaires et des patriotes basques qui n’étaient plus d’accord. Elle a perdu 250 membres, des etarras qui se sont fait tuer parce qu’ils refusaient les solutions négociées et démocratiques que Batasuna souhaite mettre en place aujourd’hui. Si je compte bien, le total est de 1100 personnes mortes pour rien.

Aurore Martin, qui a longtemps soutenu cette orientation, ces refus, ces folies, a une pensée émue pour tous ceux qui comme elle, vont passer les fêtes de fin de fin d’année loin de leurs proches. Elle ne semble pas adresser ce message aux 1100 victimes de l’ETA.

lundi 13 décembre 2010

extradition

Aurore Martin est une militante de Batasuna, aile politique de l'ETA, un parti interdit en Espagne et légal en France. Le gouvernement espagnol réclame son extradition car elle est accusée d'être membre d'une organisation interdite. Elle n'est pas accusée d'avoir commis des attentats ou des crimes. En France, elle a soutenu les actions les plus radicales de l'ETA, mais n'y jamais participé. En résumé, le gouvernement français veut extrader Aurore Martin pour délit d'opinion. Au nom des droits de l'homme, de nombreuses personnalités se sont prononcés contre l'extradition et ce serait leur faire injure que de leur attribuer une quelconque sympathie pour les actions terroristes de l'ETA.
Ce n'est faire injure à personne, en revanche, que de leur attribuer une certaine naïveté. Nous savons très bien que les nationalistes extrêmes ont toujours recherché l'appui de personnalités modérés pour des revendications dites humanitaires: rapprochement des prisonniers, condamnation des tortures. Entre eux, ils les nomment "les idiots utiles", un terme qui était déjà utilisé pour les compagnons de route des communistes. Le chemin entre l'appui à ces revendications humanitaires à l'appui politique au nationalisme extrême se construit ainsi par la recherche d'alliances avec des démocrates sincères. D'une déclaration de principe, on passe à des manifestations plus musclées comme à Saint-Jean de Luz et on demandera demain aux démocrates sincères de demander la libération des manifestations.
Donc, prenons position contre l'extradition d'Aurore Martin. Les conseillers municipaux qui ont pris cette position n'ont jamais, à ma connaissance, apporté une quelconque solidarité aux conseillers du pays basque espagnol qui devaient se déplacer avec des gardes du corps. Ils n'ont jamais envoyé de délégation aux enterrements des victimes de l'ETA. A une cérémonie contre l'assassinat d'un policier à Vittoria, il y a avait deux conseillers du groupe de gauche de la ville de Biarritz pour apporter leur solidarité. Et personne d'autre. A ma connaissance, il n'y a pas eu beaucoup de manifestation de soutien aux forces politiques au pays basque espagnol qui luttent pour le retour d'une démocratie pacifiée. Mais contre l'extradition d'Aurore Martin, l'indignation justifiée se réveille.
Pour éviter toute ambiguïté, la méthode est pourtant simple: il suffit de dire: nous prenons position contre l'extradition pour délit d'opinion en précisant que nous voulons pour Aurore Martin ce que l'ETA a toujours refusé à ses victimes: le respect des droits de l'homme.

Maurice Goldring 38 rue polonceau 75018 paris Tel 06 30 72 04 35 maurice.goldring@wanadoo.fr

mercredi 1 décembre 2010

candidatures

La candidature de Ségolène Royal est ce que les gens de la presse appellent un marronnier : elle est saisonnière, prévisible et pourtant, il faut en parler, comme du verglas en hiver. Elle se moque ainsi des décisions collectives, du calendrier adopté. Mais il lui faut rattraper les points perdus. Alors tout est bon: le retour de la retraite à soixante ans, l'alliance avec la gauche radicale et la voiture électrique sur les routes chinoises. Dans un autre domaine, mais tout aussi efficace, Eric Cantona propose de faire la révolution en retirant l'argent déposé dans les banques. Si vingt millions de clients retiraient leurs dépôts, les banques seraient en faillite, les halls de banque serviraient de logements d'urgence et Cantona irait vivre en Suisse.
Pourquoi ça marche? Parce que le parti socialiste a perdu l'habitude discuter des questions de fond Les batailles de clan ont remplacé les débats d'idées. Le dernier vrai débat a eu lieu sur l'Europe. Depuis, plus d'affrontement sur rien, plus rien sur ce qui risque de diviser. Le silence des idées laisse toute leur place aux bateleurs.